Fattinger Orso Architektur, Bellevue, Linz. © Peter Fattinger
Vue intérieure de la galerie Room, Paris. © DR
Baukuh, exposition « Super Superstudio », Milan. © Giulio Boem
Aéroport de Berlin-Tempelhof. © Schnepp • Renou
Hendrick Czakainsky dans son atelier, Berlin. © Jan Kuhr
Sibling, Squint/Opera, Melbourne. © Christine Francis
ÅYR, Aspects of Change, 2015. © Quentin Lake
La ville temporaire
Dans un contexte d’intensification des flux migratoires, L’Architecture d’Aujourd’hui a souhaité se pencher, dans ce numéro 413 en kiosques dès le 1er juillet, sur l’architecture temporaire et son influence sur la construction de la ville au XXIe siècle.
Événementielle, manifeste, sociale, la structure temporaire revêt plusieurs rôles dont témoigne le dossier de ce numéro. L’architecture temporaire peut être culturelle, comme l’illustre « The Shed », théâtre provisoire réalisé en 2013 par Haworth Tompkins à Londres ou « Bellevue », lieu d’exposition et de manifestations culturelles érigé par Fattinger Orso Architektur à Linz en Autriche en 2009. Bien souvent le temporaire rime avec urgence : il permet de monter rapidement des salles de classe pour les réfugiés en Thaïlande (a.go.ra architects) ou encore une église provisoire en attendant la reconstruction de la cathédrale de Christchurch, détruite par un séisme en 2011 (Shigeru Ban avec Warren and Mahoney). Les projets sélectionnés par AA montrent d’une part la diversité des solutions que recouvre le vocable temporaire mais également le retentissement de ces constructions éphémères sur la ville pérenne. En effet, selon une enquête menée par Catherine Sabbah, l’occupation temporaire d’un lieu conduit parfois à la création d’une cité nouvelle, remplissant toutes ses fonctions urbaines. La question du campement est aussi abordée par Julien Choppin, co-fondateur de l’agence Encore Heureux, qui y voit autant l’expression d’une liberté que d’une nécessaire survie. Cette dialectique entre temporaire et pérenne est aussi mise en lumière par Jean-Philippe Hugron qui interroge l’avenir des structures mises en place à l’occasion d’événements culturels comme les Expositions universelles. Autre étude de cas en Inde, où le pèlerinage hindou de la Kumbh Mela est un des exemples les plus frappants de ville temporaire : tous les douze ans, il réunit plus de 120 millions de personnes qui construisent et habitent une ville durant une cinquantaine de jours seulement. Autant d’exemples qui illustrent l’inscription durable des structures temporaires dans la fabrique de la ville.
Ce numéro 413 de L’Architecture d’Aujourd’hui est aussi l’occasion de donner la parole à Cédric Villani, mathématicien et directeur de l’Institut Henri-Poincaré, qui développe les nombreuses similitudes entre l’architecture et « la » mathématique. Une réflexion critique et pragmatique, que l’on retrouve dans un portrait de l’agence italienne Baukuh.
La rubrique « Retour », s’intéresse, à travers l’objectif de Morgane Renou et Simon Schnepp, à la reconversion de l’aéroport emblématique de Berlin-Tempelhof et au centre d’accueil pour réfugiés qu’abrite ce parc de plus de 380 hectares. L’artiste berlinois Hendrik Czakainski est à l’honneur dans « Acteurs » et présente son travail lié aux blessures des villes contemporaines. Comment transformer un parking londonien en un festival d’art contemporain ? Telle est la question posée dans la rubrique « Art ». Le rôle des galeries dans la promotion des jeunes talents est quant à lui analysé dans « Design ». Enfin, le « Carnet de tendances » s’intéresse à l’open-space et à son récent renouveau.