Concours Vicat RéGénérations : projet Mu_tabilité(s)
Dans la majorité des cas, les réhabilitations d’immeubles de logements consistent essentiellement à remettre à neuf les espaces intérieurs,les rendre plus fonctionnels, plus lumineux… Le projet « Mu_tabilités » quant à lui préfère s’interroger sur l’ajout de modules afin d’étendre l’espace extérieur en fonction de ses besoins. Dans le cadre du concours étudiants Comment Régénérer la ville, organisé par le cimentier Vicat, les équipes participantes ont été invitées à réfléchir à de nouvelles manière d’habiter un bâtiment d’habitat social collectif installé au cœur du site Mermoz Sud, à Lyon.
Benedetta Amato, Ana Blanc, Thomas Blas, Mélanie Bourges, Mathieu Duval, Mathieu Faudrin, Thomas Motrieux, Francesco Palmese, Yannick Poulain – membres d’une des quatre équipes finalistes du concours – ont présenté leur projet à L’Architecture d’Aujourd’hui.
Vous avez choisi d’intervenir avec des modules en façade et non en restructuration des logements eux-mêmes. Pourquoi avoir opté pour une architecture modulaire ?
Les modules ont été pensés dans une logique de résilience du bâtiment, afin de répondre aux besoins changeants des usagers. Cette solution nous a amenés à restructurer les logements. Les ré-agencer sans offrir d’extension en façade était pour nous un frein dans le processus de mutation de la barre existante. Les modules offrent aujourd’hui quelques mètres carrés supplémentaires aux habitations, mais on imagine qu’ils pourraient permettre, à terme, le renouvellement des espaces intérieurs collectifs.
Avez-vous confronté votre idée de modules aux réactions des habitants ?
Notre projet repose sur les usagers et l’adaptabilité de surfaces ajoutées en fonction de leurs besoins. À première vue, on pourrait croire qu’un résident qui souhaite ajouter une loggia à son logement pénaliserait son voisin de dessous. Mais nous avons fait en sorte de pouvoir répondre au mode de vie de chacun sans la moindre répercussion sur le voisinage ; l’hétérogénéité de façade produite permet également la mutabilité progressive du bâtiment dans son quartier. Nous proposons, avec nos trois types de modules un certain nombre d’usages possibles mais nous restons convaincus que la plus grande innovation de notre proposition réside dans le fait qu’elle est amenée à accueillir des usages que nous ne soupçonnons pas encore aujourd’hui.
Selon vous, votre projet est-il au service de la condition individuelle ou collective ?
Notre projet s’inscrit d’abord dans un rapport individuel : chaque habitant a la possibilité d’agrandir son logement à l’aide des mêmes modules. Mais il peut également s’inscrire dans un schéma plus collectif. Une fois encore, cela ne dépend pas de nous, mais bien de l’usage généré par notre projet. Rien n’empêche que la modularité individuelle réponde à des problématiques collectives ou publiques, voire, de plusieurs natures à la fois. Ainsi, une extension de logement pour monsieur A au 3e étage peut résoudre un problème individuel, mais elle peut également s’inscrire dans une diversité globale en façade, redonnant une identité propre à cet immeuble de logements collectifs. L’ambition est d’insuffler un regain de vie dans le quartier, en offrant à ses usagers une mutabilité de leurs espaces de vies.
Entretien réalisé par Garance Sornin
L’équipe :
Benedetta Amato – Étudiante en architecture, en année d’échange Erasmus à l’ENSAL
Ana Blanc – Étudiante paysagiste à l’ENSP Marseille
Thomas Blas – Étudiant en architecture à l’ENSAL
Mélanie Bourges – Étudiante ingénieur à l’INSA
Mathieu Duval – Étudiant en architecture à l’ENSAL
Mathieu Faudrin – Étudiant paysagiste à l’ENSP Marseille
Thomas Motrieux – Étudiant ingénieur à l’INSA
Francesco Palmese – Étudiant en architecture, en année d’échange Erasmus à l’ENSAL
Yannick Poulain – Étudiant ingénieur à l’INSA