Participation et architecture, l’expérience du SAAL
Être à l’écoute d’une société, de ses besoins plus que ses attentes : tel a été l’enjeu du SAAL (Service de soutien local ambulant), un programme « révolutionnaire » développé entre 1974 et 1976 au Portugal et porté notamment par l’architecte Álvaro Siza. 169 opérations ont été réalisées dans l’ensemble du pays, offrant à près de 42000 familles un foyer confortable. Quarante-cinq ans plus tard, l’initiative force toujours l’admiration.
Participation. Galvaudé, le mot est aujourd’hui le faire-valoir d’opérations urbaines en tout genre. Il couvre une étape devenue nécessaire, préalable à tout projet. Il en va généralement d’un temps plutôt court où chacun libère ses angoisses plus qu’il n’expose ses véritables attentes. Désormais pavlovien, le réflexe en perd sa nature, voire son intérêt, et les initiatives « participatives » semblent, au mieux, aboutir à des plans ennuyeusement consensuels. Si l’actualité n’offre toujours pas le recul nécessaire sur le résultat de cet investissement citoyen, l’histoire livre son lot d’expériences utiles. Au Portugal, le programme SAAL (Serviço de Apoio Ambulatório Local, Service de soutien local ambulant) créé le 6 août 1974, au lendemain de la révolution des Œillets, à l’initiative de Nuno Portas, architecte, enseignant et critique, alors secrétaire d’État à l’Urbanisme et au Logement, a été régulièrement scruté, y compris par L’Architecture d’Aujourd’hui. En effet, cette expérience architecturale et politique répond d’un esprit pionnier. Conçu afin de pallier le manque de logements, ce « service » a sans cesse cherché les moyens de lutter contre les mauvaises conditions de vie dans de nombreuses villes portugaises. « Il s’agit d’un processus révolutionnaire visant à remettre à plat la question de la production architecturale. L’ambition était de faire avec les gens ou, plus précisément, à partir de leurs véritables désirs », explique Dominique Machabert, journaliste indépendant, auteur lusophone et enseignant à l’École nationale supérieure d’architecture de Clermont‑Ferrand.
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En octobre 1980, L’Architecture avait dédié le numéro 211 à Alvaro Siza. Redécouvrez son entretien en cliquant sur l’image.
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Cet article est paru dans le numéro 432 de l’Architecture d’Aujourd’hui – Héritages et Innovations – disponible sur notre boutique en ligne.