Paris Habitat : 100 ans en 44 projets
Jusqu’au mois de juillet, le Pavillon de l’Arsenal à Paris propose une série d’événements autour de la question du logement. Du 12 février au 3 mai 2015, l’exposition Paris Habitat. Cent ans de ville, cent ans de vie, prend ainsi place au sein d’une programmation comprenant conférences, ateliers pour enfants, promenades urbaines.
Avec 1.200 opérations à Paris (intramuros et petite couronne) représentant 10% du parc social de la ville et 200.000 habitants – soit environ 8% de la population parisienne – Paris Habitat fait partie des principaux bailleurs sociaux d’Europe. Javier Arpa, architecte et commissaire scientifique de l’exposition, souhaite montrer « la fabrication de la ville à travers celle du logement social ». En collaboration avec les architectes Fernando Altozano et Sebastián Severino, il a sélectionné une quarantaine d’opérations remarquables réalisées à partir du début du XXe siècle au sein de la capitale française par le bailleur. Chacune « traduit une innovation ou une étape importante de l’histoire du logement social » commente Julien Pansu, responsable de la communication du Pavillon de l’Arsenal.
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Paysage imaginaire construit en combinant différents fragments du territoire parisien, une maquette de 200 m2 offre aux visiteurs une vision d’ensemble des 44 opérations sélectionnées (une centaine sont présentées dans le catalogue associé à l’exposition). Autour de ce modèle réduit, chaque bâtiment est analysé via des photos d’époque, plans, axonométries, dont la plupart issus des archives de Paris Habitat. Quoique rétrospective, l’exposition n’en est pas moins contemporaine puisque les projets présentés sont tous habités sans exception, y compris les logements livrés en 1922. Ayant mis en exergue la problématique « comment le bâti ancien répond-il aux préoccupations contemporaines ? », Javier Arpa répond en dégageant 5 thématiques urbaines : ville dense, diverse, intense, fertile ou agile. Voir le projet Amiraux – Hermann Lachapelle (Henri Sauvage, 1926) qui regroupe logements collectifs et piscine publique illustrant, en vertu de cette mixité programmatique, le thème de la densité. Les immeubles Boyer 3 – Juillet 4 (Berry/Malot, 1922), ayant fait l’objet d’une réhabilitation entre 1985 et 1987 en fusionnant des appartements et transformant des coursives communes en vérandas privées, compte parmi les exemples d’une ville « agile », c’est-à-dire capable de se renouveler.
Javier Arpa conclut avec quelques chiffres sur les principales évolutions du parc de Paris Habitat : « Les bâtiments sont plus petits qu’auparavant, avec moins de logements. Les surfaces des logements, en revanche, ont plutôt eu tendance à augmenter. Aujourd’hui, on compte près de 32m2 de surface habitable par personne contre près de deux fois moins en 1914 ! » •
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Photos et texte de Laurie Picout