Nouvelle émergence à Aubervilliers
Face aux tours des Courtilières d’Émile Aillaud, construites il y a tout juste 60 ans, la Tour européenne de l’architecte Gaëtan Le Penhuel développe, dit-il, un rapport « amical » avec ses voisines. L’urbaniste du projet Nathalie Quiot (O’Zone) souligne d’ailleurs qu’il n’était « nullement question de nier l’échelle des bâtiments environnants ». « Au contraire, le projet s’en rapproche et la valorise » complète l’architecte.
À la sortie du métro Fort d’Aubervilliers, le large socle de la tour s’impose derrière une strate végétale composée de platanes défeuillés. Livré en décembre 2015, l’édifice de 13 étages comprend 57 logements, deux commerces installés en rez-de-chaussée et un parking.
Formée par deux volumes verticaux, la tour conjugue façades recouvertes de sombres panneaux stratifiés, surfaces en métal blanc laqué et, surtout, au sud, un mur rideau en verre. De l’extérieur, l’édifice pourrait donc s’apparenter à un programme de bureaux et pourtant, la Tour européenne accueille bien des logements, du T1 au T5, traversants, à double ou triple orientation. La double peau en verre protège les loggias et préserve l’intimité, le confort thermique et acoustique de ses occupants. Cette peau de verre joue aussi un rôle à l’échelle urbaine, reflétant les bâtiments alentours et apportant mouvement et densité autour de ce projet « encore un peu seul ».
Et si quelques voisins ne semblent pas entièrement convaincus par cette nouvelle « émergence », ils reconnaissent volontiers l’élégance de l’édifice qui représente le renouveau du quartier et l’une des entrées majeures de la ville.
—
Par Cécile Brunengo
Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site de Gaëtan Le Penhuel.