Architecture

« Welcome to Dismaland, life isn’t always a Farytale »

L’effervescence qui a saisit Weston-super-Mare, village côtier plutôt tranquille du sud-ouest de l’Angleterre, possède désormais une explication : l’ouverture de Dismaland, Bemusement Park (parc de perplexité), imaginé par l’artiste Banksy.

Version satirique et lugubre (dismal en anglais) de Disneyland, ce parc d’attraction cauchemardesque est en réalité une intervention artistique temporaire, ouverte du 21 août au 27 septembre 2015.

Son initiateur et commissaire, le street-artist britannique Banksy, y travaillait déjà depuis plusieurs mois en secret. Tromperie nécessaire à la réalisation anonyme de ce projet, une pancarte y avait même été installée, indiquant le tournage d’un film. Le résultat est digne d’une fiction sinistre : réplique carbonisée du château de Disneyland, Petite Sirène déformée, pêche aux canards recouverts de pétrole, Cendrillon pendant sur la portière de son carrosse renversé, entourée de paparazzis aux flashs aveuglants (évoquant étrangement la mort de Lady D. sous le pont de l’Alma), les « attractions » proposées sont toutes plus cyniques les unes que les autres. Au total, plus de 1.000 m2 ont été investis dans « ce festival d’art, de distractions et d’anarchisme de base », comme le déclare Banksy. Et pour persévérer dans l’univers subversif et décrépit du lieu, le personnel accueillant les visiteurs n’a reçu qu’une seule consigne : avoir l’air déprimé.
Critique virulent de la société contemporaine et d’une féérie aseptisée et bien-pensante, Banksy s’est entouré d’une cinquantaine d’artistes du monde entier, tel que le britannique Damien Hirst, Mike Ross, ou encore Jenny Holzer, dont les œuvres ponctuent le parc.

D’aucuns trouveront le projet macabre et morbide, mais le spectacle ne semble pas dissuader les visiteurs, qu’ils soient passionnés d’art, amateurs d’un Halloween avant l’heure, ou simples voisins curieux. •

DISMA5
DISMA3
DISMA1

Par Cécile Brunengo

React to this article