Le Guggenheim d’Helsinki ne verra pas le jour
Jeudi 1er décembre, les conseillers municipaux de la ville d’Helsinki ont rejeté, par 53 voix contre 32, le projet du Guggenheim. En effet, la ville devait participer à hauteur de 80 millions d’euros pour la construction du musée, soit 55% du coût total¹, hors fonctionnement annuel estimé entre 5 et 10 millions d’euros, et hors licence d’exploitation, valant à elle seule entre 10 et 30 millions d’euros pour une dizaine d’années. Et même si quelques voix locales s’élevaient depuis quelques mois pour protester contre l’implantation du musée, la décision finale reposait avant tout sur des critères budgétaires. Rien à reprocher donc à l’agence franco-japonaise Moreau-Kusunoki qui avait fait mouche lors du concours, en 2015, parmi 1715 candidatures issues de 77 pays différents, avec son sobre voilier de bois brûlé émergent dans la brume, qui ne verra finalement pas le jour. Réaction des architectes :
« Le Guggenheim Helsinki reste une aventure extraordinaire, même si le résultat du vote de la ville d’Helsinki est pour nous décevant.
La réflexion que nous avons menée, au moment de la conception du musée d’Helsinki, a été particulièrement riche : le questionnement sur le rôle du musée, sa dimension sociale et participative, l’étude des espaces interstitiels comme autant d’espaces à usage modulable, ou encore l’utilisation du bois brûlé comme matériau de façade.
Ce voyage-projection dans une muséographie du 21e siècle nous a permis de rencontrer des professionnels aux compétences exceptionnelles : qu’il nous soit permis ici de rendre hommage à leur engagement sans faille en faveur de l’art et de l’architecture.
Nous avons la certitude que ce projet représente une étape décisive pour notre agence, et plus largement pour l’architecture contemporaine. Il interroge sur l’avenir des concours ouverts en architecture et sur les atouts d’un processus transparent de mise en compétition des talents. C’est un formidable message d’espoir pour la nouvelle génération d’architectes. Le nombre record de participants, ainsi que la couverture médiatique que ce concours d’Helsinki a suscitée, témoigne de l’intérêt du grand public pour l’art et la culture. Quelles que soient les vicissitudes de la vie et les difficultés économiques, l’art et l’architecture continuent de faire rêver. »
1- Source The New York Times