Archi en aparté : Triptyque
À la manière d’un court questionnaire de Proust, AA interroge les architectes sur leur métier, leurs projets, leur vision de l’avenir. Aujourd’hui, rencontre avec l’agence franco-brésilienne Triptyque. À la fin des années 1990, tout juste diplômés, Guillaume Sibaud, Olivier Raffaëlli et Grégory Bousquet suivent Carolina Bueno – étudiante avec eux à l’ENSA de Paris-Val de Seine – jusque dans son pays natal : le Brésil. Ils fondent leur agence à São Paulo en 2000 et développent, depuis, une architecture contemporaine et durable. L’agence implante une filiale à Paris en 2008, et compte aujourd’hui plus de 60 employés dans les deux pays. En octobre 2017, Triptyque est lauréate du projet Ecotone, à Arceuil, mandaté par le promoteur la Compagnie de Phalsbourg lors de l’appel à projets Inventons la Métropole du Grand Paris.
Être architecte c’est…
Guillaume Sibaud : Être courageux sans trop en faire, oser sans tout détruire. Faire sienne la phrase de Camus « un homme ça s’empêche ».
Grégory Bousquet : Transformer à jamais la géographie d’un lieu, sa topographie, sa nature et son usage. C’est une fantastique responsabilité.
Ma commande idéale
GS : Un projet unique, hors du temps, un peu à l’ancienne, dessiné sur place dans le silence et la concentration.
GB : Une serre tropicale en pleine forêt vierge pour conjurer la première question !
Mon métier dans 20 ans
GS : Continuer de rêver.
GB : Articulateur d’espaces.
Le conseil que je donnerais à un jeune architecte
GS : Répéter cent fois devant sa glace (à la manière de Robert de Niro) : « l’architecture est un sport de combat ».
GB : Voyager, voyager, voyager !
Ce que je souhaite transmettre à mes collaborateurs
GS : Savoir rire de tout sans perdre son sérieux.
GB : La passion, la curiosité.
L’architecte émergent qu’il faut suivre
GS : Gong Dong / Vector architects.
GB : Pezo von Hellrichshausen pour la clarté de l’écriture.
Le projet que j’aurais aimé signer
GS : Le Congresso Nacional de Brasilia (Niemeyer).
GB : Le pavillon de Barcelone (Mies Van de Rohe).
L’autre profession que j’aurais aimé exercer
GS : Musicien.
GB : Pilote, naviguer dans l’espace.
Un lieu qui m’inspire
GS : New York.
GB : Le SESC Pompeia de Lina Bo Bardi qui démontre que l’architecture peut être un agent d’intégration sociale et culturelle.
Un livre, un objet, une œuvre que j’aime particulièrement
GS : L’album Untitled ( ) de Sigur Ros, sorti en 2002.
GB : L’œuvre de Lina Bo Bardi, pour sa poétique brutaliste.