AA 423 L’architecte : Franklin Azzi
La saison 2017-2018 aura marqué un changement de vitesse dans l’histoire de sa jeune agence, Franklin Azzi Architecture, fondée voilà douze ans, en 2006. En septembre dernier, aux côtés de Chartier Dalix et Hardel & Le Bihan, il remportait le concours international pour la réhabilitation de la mal-aimée tour Montparnasse à Paris. En novembre, il livrait un grand équipement culturel à Nantes, la nouvelle École des beaux-arts, installée dans les halles Alstom restaurées.
Au printemps prochain, il achèvera une grande opération mixte de reconversion et de nouvelles constructions rue de Grenelle, dans le très convoité coeur de la rive gauche parisienne… Cherchez un style maison ou une signature plastique « bankable », vous n’en trouverez pas : c’est plutôt une démarche que revendique Franklin Azzi, formé à l’École spéciale d’architecture et dans les ateliers pluridisciplinaires de la Glasgow School of Art. À la gare Saint-Sauveur à Lille, reconvertie en centre culturel en 2008, le calendrier serré – seulement cinq mois – l’a poussé, pour tenir les délais, à se servir de tous les marchés de produits et de fournitures conclus par la mairie sur d’autres chantiers en cours.
Aux deux premiers tours (sur quatre) du concours de la tour Montparnasse, ce n’est pas un projet que présente l’équipe mais une analyse exhaustive des potentiels programmatiques de l’immeuble en l’état actuel des règlementations. À Nantes, c’est un outil hyper performant, dont une bonne partie des prestations restent « invisibles » pour le visiteur, qui se glisse telle une poupée russe sous la verrière des anciennes halles navales. Pour ce petit-fils de peintre, les architectes ne sont pas des artistes, mais ils sont néanmoins poètes à leurs heures : « L’architecture est pour moi un mélange de raisonnement démonstratif et d’action manuelle. J’aime la justesse de la philosophie, qui est proche de l’idée de la démonstration. Et c’est justement cette justesse que je recherche dans mes projets – une justesse qui est en outre une forme de poésie. »
Un article d’Andrew Ayers, à retrouver dans le numéro 423 de L’Architecture d’Aujourd’hui, toujours disponible sur notre boutique en ligne.