Livres : la sélection d’AA
Découvrez la sélection de livres d’AA : architecture, urbanisme, art, essai, catalogues d’expositions…
Lectures choisies par Jean-Philippe Hugron, à retrouver dans le numéro 426, toujours disponible sur notre boutique en ligne.
A History of Thresholds. Life, Death & Rebirth
Sensual City Studio, Jovis, Berlin.
Juin 2018, 15 x 21 cm, 184 p., illus., 32 €
Les éléments d’architecture – la porte, la fenêtre, le toit – font l’objet de recherches passionnées. La 14e Biennale d’architecture de Venise, sous l’égide de Rem Koolhaas, l’avait bien démontré. Sensual City Studio (Pauline Marchetti, Jacques Ferrier, Philippe Simay, Estefania Mompean) propose, aux éditions Jovis, un « visual narrative », en anglais dans le texte, sur l’histoire des seuils. « Franchir un seuil est souvent l’objet d’une certaine théâtralisation et d’une dramaturgie architecturale », notent les auteurs. À partir d’une collection d’images et de citations (Hannah Arendt, Peter Sloterdijk, Walter Benjamin, Gaston Bachelard… encore et toujours), le studio propose d’introduire les idées de parcours et, plus avant, d’expériences, celles qui aujourd’hui font cruellement défaut en architecture.
L’Hypothèse collaborative
Ouvrage collectif, éditions Hyperville, Paris.
Mai 2018, 20 × 12,5 cm, 288 p., illus., 25 €
Les collectifs sont-ils la nouvelle tarte à la crème de l’architecture et de l’aménagement du territoire ? Pas un projet urbain aujourd’hui sans qu’un « collectif » n’assure l’animation d’un espace « participatif ». L’Hypothèse collaborative, le nouveau titre lancé par la maison d’édition Hyperville, propose plusieurs conversations sur le sujet. Le propos est passionnant, didactique, prospectif, critique et, parfois, un tantinet circonspect. L’urbanisme transitoire est aujourd’hui manipulé politiquement pour créer une « valorisation symbolique », mais aussi une « valorisation financière » plus rapide. « Il peut être le vecteur d’une ville plus inclusive, plus ouverte et plus juste ou bien l’instrument de la gentrification urbaine, d’un turn-over et du “jetable”, du marketing territorial, producteur d’une image lisse et moderne qui garantit le succès de la commercialisation des produits immobiliers », s’inquiète Cécile Diguet, urbaniste, dans les pages de ce passionnant ouvrage.
Lieux infinis. Construire des bâtiments ou des lieux ?
Ouvrage collectif, éditions B42, Paris.
Mai 2018, 16 x 23 cm, 356 p., illus., 28 €
L’architecte perdrait-il autant de pouvoir qu’il le dit ? Ce lamento contemporain tend à être contesté depuis le pavillon français de la 16e Biennale d’architecture de Venise où une génération, dans les pas de Patrick Bouchain, défend la création de « lieux infinis ». Le catalogue publié à cette occasion porte le message des commissaires – Encore Heureux – mais aussi d’anthropologues, de sociologues, de journalistes qui sont autant de points de vue pour alimenter la réflexion sur « le rôle social de l’architecture et de l’architecte ».
Construire avec l’immatériel
Sous la direction de Jana Revedin, éditions Alternatives, Paris.
Mai 2018, 14 x 19 cm, 176 p., 17 €
Jana Revedin poursuit ses efforts pour promouvoir une architecture différente et exemplaire à travers les prix du Global Award for Sustainable Architecture. Aux éditions Alternatives, elle livre un nouvel opus où elle cède la parole aux différents récipiendaires qui aujourd’hui forment une « communauté ». L’enjeu de cette publication est de démontrer que l’architecture est aussi une discipline qui vise la manipulation de ressources immatérielles que sont le temps, le climat, les connaissances, les traditions ou encore le droit.