Une galerie rêvée 3/5 : Luigi Ghirri
Dans le hors-série L’Architecture est un territoire publié par L’Architecture d’Aujourd’hui et consacré au travail de l’architecte Rémy Marciano, ce dernier était invité à imaginer sa « galerie rêvée » – un musée de papier mettant à l’honneur cinq artistes et leurs œuvres. Troisième de cette collection, le photographe italien Luigi Ghirri et son oeuvre Marina di Ravena faisant partie de la série Paesagio Italiano.
Cet article de Jean-Philippe Hugron fait partie du nouveau numéro hors-série d'AA, disponible sur notre boutique en ligne.
Marina di Ravenna. Le cliché signé Luigi Ghirri fait partie d’une série Paesagio Italiano, littéralement, paysage italien. C’était en 1989, trois ans avant la disparition prématurée du photographe.
En mire de l’objectif, il y a l’arrière scène d’une plage, ses cabanons de pêcheurs et trois femmes comme trois générations différentes qui se croisent. Le sol est curieusement continu, la construction étrangement fermée et une lumière crue confond formes et surfaces. Luigi Ghirri, c’est un peu Pier Paolo Pasolini. C’est un homme qui sort des sentiers battus et s’extrait des territoires nobles, un homme qui parcourt les lisières et les périphéries à la recherche de l’ordinaire.
Le regard sensible du photographe était aussi l’oeil affûté du géomètre qu’il était. Topographies, distances, hauteurs, profondeurs, échelles… Le territoire n’avait donc aucun secret, ni dans ses proportions, ni dans son âme. Mais voilà, derrière la mesure technique s’est toujours joué l’aspiration poétique. En témoigne superbement, ce jour chaud d’été à la Marina di Ravenna.
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