Hommage à Gérard Grandval, architecte des Choux
Gérard Grandval, architecte des mythiques « choux » de Créteil et autres réalisations iconiques des années 1960 et 1970, est décédé le 2 décembre dernier à l'âge de 91 ans, a fait savoir un communiqué de l'Académie d'Architecture, dont il avait été vice-président de 1999 à 2001. AA lui rend hommage avec deux publications qui lui furent consacrées, en 1973 et 1975.
Formé aux Beaux-Arts dans les années 1950 dans les ateliers d’Emmanuel Pontremoli et d’André Leconte, après un passage à l’Institut d’urbanisme de Philadelphie, Gérard Grandval devient chargé de mission à la direction de l’architecture au ministère des Affaires culturelles de 1967 à 1972 et responsable de l’Atelier d’urbanisme de Niort de 1966 à 1970. Il fut aussi membre de la Commission régionale des affaires immobilières et d’architecture de Paris et de la région parisienne 1985 à 1989.
« J’ai toujours eu une grande antipathie, une grande gêne pour les architectures qui nient totalement l’environnement, c’est une orientation que je souhaite combattre. Je souhaite être très imaginatif et en même temps sensible à ce qui existe déjà, ceci conduit parfois à des architectures très effacées, parfois à inventer là où il n’y a rien, quelque chose d’extrêmement présent », racontait-il dans les pages de L’Architecture d’Aujourd’hui en 1975.
Dessiner « quelque chose d’extrêmement présent », c’est bien ce que l’architecte a fait pour la Ville de Créteil, alors en pleine urbanisation depuis son nouveau statut de chef-lieu du département du Val-de-Marne en 1965. Le quartier du Palais, où sont plantés les fameux « choux » entre 1970 et 1974, comprend onze tours d’habitations et deux écoles, dessinées par Grandval. Aux balcons en corbeille des immeubles répondent, au sol, les pétales des aires de jeu attenantes aux salles de classes — loin de la monotonie des grands ensembles, illustrant ce vocabulaire paysager et « imaginatif » dont savait user Grandval, « là où il n’y avait rien ».
En 1973, dans un numéro spécial « École », L’Architecture d’Aujourd’hui rendait compte de ces lieux d’apprentissage formellement différents. Deux ans plus tard, la rédaction interrogeait l’architecte sur sa propre maison, son atelier, sa vision de l’architecture à l’occasion d’un numéro « Les espaces de l’architecte ». Redécouvrez ces deux articles, reproduits ci-dessous.
École maternelle et primaire du quartier du Palais, Créteil
AA n° 166, mars-avril 1973
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Les espaces de l’architecte : Gérard Grandval
AA n° 182, novembre-décembre 1975
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