Islande. À 30 km de Reykjavik, Hellisheiði est un col venteux. Sur ses pentes, la terre, l'air et l'eau fusionnent en d'épais nuages pressés qui se confondent avec les vapeurs de la centrale voisine, Hellisheiði. Opérationnelle depuis 2006, c'est la plus grande installation géothermique de ce petit pays où 99% de l'électricité est renouvelable. Les pipelines d'eau chaude sillonnent la zone, courant à la surface du sol nu. La géothermie fournit 90% des besoins du pays en chauffage. Mais la géothermie est aussi gourmande en ressources, consommatrice de paysage, et génératrice d'émissions atmosphériques. Aussi, à Hellisheiði, dans un décor de base lunaire, s'exerce-t-on avec succès à réinjecter dans le sol profond le CO2 capté dans l'atmosphère qui, au contact du basalte, se solidifie et, devenant pierre, retourne à la terre.
— Laure Waast pour L'Architecture d'Aujourd'hui

Laufey Helgadóttir et Bernard Ropa

« Luc Boegly pensait pouvoir trouver un sujet en Islande, où il s’était déjà rendu longtemps auparavant, pour répondre au thème « Construire en milieu extrême » de la carte blanche à laquelle l’invitait la revue L’Architecture d’Aujourd’hui.
Très vite, il s’est concentré sur la centrale géothermique de Hellisheiði, la plus importante d’Islande et l’une des plus grandes de ce type au monde. La centrale située au sud du volcan Hengill sur des pentes mousseuses, rocailleuses et fumantes du plateau de Hellisheiði, à proximité de Reykjavik, fournit la ville en électricité et en eau chaude.
De la centrale de Hellisheiði, Luc Boegly nous montre essentiellement les ramifications paysagères. Des réseaux de canalisations étincelantes, tentacules géométriques à peine posées sur leurs graciles supports, conduisent l’eau chaude sous très haute pression depuis les lieux de forage vers les turbines de la centrale. »

Exposition réalisée avec la complicité de la revue L'Architecture d'Aujourd'hui, entre le 7 et le 21 mai 2022 à la progress gallery à Paris.