L’urbain dans l’œil du collectif Trois P’tites Tours
Du 19 septembre au 6 octobre 2024, la ville de Rennes accueille, pour sa deuxième édition, le Festival Georges, une biennale d'architecture organisée dans les rues rennaises par la Maison de l'architecture et des espaces en Bretagne (MaeB).
La rédaction de L'Architecture d'Aujourd'hui est heureuse de renouveler son partenariat avec l'événement. Pour l'occasion, est allée à la rencontre des différents intervenant·es, artistes, architectes, designers pour qu'ils et elles racontent leur vision du thème de cette année : les limites. Rencontre avec le collectif Trois P'tites Tours.
Propos recueillis par Rachel Sablé
Pourriez-vous présenter en quelques mots votre intervention pour cette nouvelle édition du festival Georges ?
Dans le cadre du festival Georges, nous avons été invitées à présenter l’aboutissement d’un travail collectif issu de la résidence artistique « Trois P’tites Tours ». Ce projet s’est déroulé sur le quartier de Maurepas à Rennes de septembre 2020 à juin 2023. Pour les trois artistes en résidence, les réalisatrices Candice Hazouard, Laëtitia Foligné et Lucie Rivoalen, il s’agissait de garder des traces des changements qui se produisent dans le paysage urbain et leur impact sur les gens qui y vivent.
Les réalisatrices, chacune avec leur approche sensible et poétique, témoignent de la vie quotidienne et portent la voix des habitant·es. En utilisant différents médiums tels que la photographie, le cinéma argentique, la vidéo et l’enregistrement sonore, elles proposent trois créations individuelles qui se complètent pour former un triptyque reflétant leurs points de vue croisés sur un quartier en perpétuelle évolution. Nous sommes donc heureuses d’intégrer la programmation du festival d’architecture Georges avec une exposition photographique de Candice Hazouard intitulée Archives du présent ainsi que la projections de deux films : Ouvre-moi ta fenêtre de Laëtitia Foligné et La Ville en nous de Lucie Rivoalen.
Cette année, le festival invite à « explorer les limites ». Comment comprenez-vous cette consigne, dans le cadre de votre travail ?
Au cours de cette résidence, nous avons eu l’occasion de faire des recherches sur l’histoire des mutations urbaines dans le quartier de Maurepas. Nous avons découvert que ce territoire était éprouvé par des programmes de rénovation urbaine tous les 30 ans et que ces grands chantiers s’étalaient sur une vingtaine d’années. Ainsi, nous avons pris conscience et avons voulu témoigner de cette inexorable transformation de la ville et de l’impact évident sur les personnes qui y vivent. Il semble que ces projets urbains n’aient pas de limites… Au cours de ces trois années aux côtés des habitant·es, nous avons également questionné les liens qui se tissent entre les gens au-delà des murs. Comment (re)créer de l’échange, est-ce une priorité : à quel point l’humain est-il pris en compte dans un projet d’urbanisme aussi conséquent ?
Selon vous, où réside l’intérêt d’un « festival d’architecture » ?
Un festival d’architecture peut être l’occasion d’ouvrir une porte sur un secteur savant et très technique. Pour nous, il est important qu’un tel événement s’ouvre à la société civile. C’est le sens de notre présence au sein de cette programmation : questionner la dimension humaine et sociale des choix architecturaux jusque dans les quartiers populaires marqués par la présence des grands ensembles.
Festival Georges, du jeudi 19 septembre au dimanche 6 octobre 2024, à Rennes.
Pour plus d'informations, rendez-vous sur www.georges-festival.com