AA 424 L’architecte : Frida Escobedo
Les heures heureuses de l’architecture mexicaine ! Alors que Tatiana Bilbao s’est fait un nom en Europe, Frida Escobedo, plus discrète, réalisera le pavillon de la Serpentine Gallery à Londres en juin prochain.
Selon Frida Escobedo, 37 ans, les objets ne sont pas statiques. Elle réalise donc des installations, mais aussi des pavillons éphémères, se faisant artiste autant qu’architecte. Elle se définit volontiers comme «pata de perro», patte de chien. L’expression mexicaine désigne les personnes aimant arpenter les rues de long en large. Celles de Mexico sont bruyantes.
Par contraste, son «atelier», à quelques pas du Paseo de la Reforma, est silencieux. Elle y évite volontiers toute forme de chaos. En 2017, Frida Escobedo encombre les espaces muséaux du FRAC Centre en France mais aussi de la Columbia University Graduate School of Architecture à New York avec de prodigieux squelettes. Fantaisie macabre à la mexicaine ? Imaginaire structurel ! L’architecte dévoile les ossatures invisibles de sculptures monumentales ponctuant la Ruta de la Amistad (la Route de l’Amitié) tracée à Mexico à l’occasion des JO de 1968.
Parmi ses réalisations notables, elle a restauré et agrandi en 2012 l’atelier du célèbre peintre muraliste David Alfaro Siqueiros. La jeune architecte profite de ces explosions multicolores pour imaginer une architecture sobre et sombre.
Un article de Jean-Philippe Hugron, à retrouver dans le numéro 424 de L’Architecture d’Aujourd’hui, disponible sur notre boutique en ligne.