Architecture

AA Rétro : Bernard Lassus, parole subversive, architecture douce

En 1975, L’Architecture d’Aujourd’hui consacre un numéro à l’architecture douce (AA n°179) et donne la parole à Bernard Lassus, architecte paysagiste et plasticien, qui s’intéresse aux pratiques DIY (do it yourself) d’habitants improvisés paysagistes dans un article intitulé « Mesurable et démesurable chez les habitants-paysagistes ».

« La poésie du bricolage lui vient aussi, et surtout, de ce qu’il ne se borne pas à accomplir ou exécuter ; il « parle », non seulement avec les choses, mais aussi au moyen des choses : racontant, par les choix qu’il opère entre des possibles limités, le caractère et la vie de son auteur. Sans jamais remplir son projet, le bricoleur y met toujours quelque chose de soi. »
–  Claude Lévi-Strauss, La pensée sauvage.

En paraphrasant Lévi-Strauss, Bernard Lassus évoque l’« architecture sauvage », une pratique spontanée qui implique une recherche d’autonomie, refuse le gaspillage d’énergie et de matériaux et s’inscrit ainsi dans un plus grand respect des écosystèmes.

Si cette pratique se retrouve dans toutes les cultures, elle prend un sens nouveau dans le cadre des sociétés industrielles. En rompant avec les dynamiques de standardisation de l’habitat, elle devient une véritable contestation de l’ordre et de la culture dominante. Aujourd’hui, on pourrait qualifier d’« architecture sauvage » les constructions de cabanes dans les ZAD (Zones à Défendre) à Bure ou à Notre-Dame-des-Landes par exemple en ce qu’elles représentent « une prise de parole subversive par le bricolage des signes et le détournement des objets ».

Pour lire les trois premières pages de l’article, cliquez sur la couverture, et pour la suite c’est ici.

©L'Architecture d'Aujourd'hui
©L’Architecture d’Aujourd’hui

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