AA Rétro : un parc urbain pour Barcelone en 1985
En 1985, L'Architecture d'Aujourd'hui publiait dans son numéro 242 des projets européens dans lequel était présenté les dessins d'un aménagement urbain d'envergure : le parc urbain de la Route des Eaux, réalisé par Emilio Donato à Barcelone en 1987. Pour découvrir d'autres projets en lien avec l'eau, plongez dans notre numéro 462, « L'eau, bien commun » paru en septembre 2024 et toujours disponible sur notre boutique en ligne.
Ethel Halimi
En 1987, l’architecte espagnol Emilio Donato réalise un parc urbain surplombant toute la plaine de Barcelone, adossé à la « Route des Eaux » – une route ouverte au début du XXe siècle, dessinée par la trajectoire d’une conduite d’adduction d’eau de Barcelone, qui parcourt la quasi-totalité du versant du massif montagneux de Collserola. Avec une superficie de 80 km2, ce parc utilise cette route comme axe d’articulation d’une série d’opérations d’aménagements urbains. Deux niveaux d’interventions découlent de la géomorphologie du massif montagneux de la Collserola. D’une part, le versant nord humide et boisé conserve son caractère de parc naturel. D’autre part, le versant sud, ensoleillé, accueille une série de services publics à caractère récréatif avec une condition de balcon urbain et maritime sur la Méditerranée.
« Ainsi, la corniche de la Route des Eaux constitue naturellement la génératrice rêvée d’une urbanisation progressive de tout le versant », écrit Emilio Donato en 1985 dans les pages d’AA. « Notre projet propose d’utiliser cette route comme axe de circulation de toute une série d’opérations d’aménagement urbain et de création de jardins avec, pour objectif final, la transformation de cet immense espace libre – aujourd’hui pratiquement ignoré des habitants de Barcelone et par conséquent socialement inexistant – en un parc urbain de tout premier plan pour les 3 500 000 habitants de la zone métropolitaine de Barcelone. »
« Par conséquent, à l’échelle du territoire, la structure générale du parc de la Route des Eaux s’inscrit à l’intérieur d’un réseau annulaire élargi, coupé axialement par la corniche-belvédère. La branche supérieure de ce réseau parcourt de part en part la crête de la sierra offrant ainsi alternativement des vues panoramiques sur la plaine maritime et sur les vallées alluviales. La branche inférieure sert de liaison entre les rues situées aux deux extrémités de la ville dans le sens mer-montagne et en définitive la Route des Eaux constitue l’épine dorsale de ce tracé annulaire ; elle sera réservée exclusivement aux piétons et aux transports en commun. La réalisation urgente d’un reboisement forestier sérieux fait partie de cette phase d’aménagement, les aires reboisées doivent constituer la toile de fond et le scénario sur lesquels s’inscriront les volumes et les lignes de la seconde phase de l’intervention. »
« La présence extraordinaire et proche du Parc Guell de Gaudi, avec ses jardins suspendus et ses allées transversales qui semblent survoler sa topographie, est pour nous une référence en nous suggérant ce qu’une ville aussi prodigieusement gâtée par la géographie devrait pouvoir mener à bien d’ici la fin du siècle. »