AA Rétro : Pierre Pinon sur les formes de l’occupation agraire
Dans essai intitulé « Relations entre formes d’occupation du sol », publié en 1972 dans le numéro de L’Architecture d’Aujourd’hui dédié à « L’Homme et le territoire » (AA nº 164, octobre-novembre 192), l’architecte et historien Pierre Pinon, alors professeur à l’École d’architecture de Paris-La Défense, explorait les formes de l’occupation agraire du sol, en France mais également au Japon, en Italie, en Chine et aux États-Unis, à travers une série de vues aériennes et de dessins. À l’occasion d’une semaine thématique dédiée aux ruralités, AA a reproduit un extrait de cet essai.
Pierre Pinon
Cet essai a pour objet un survol des formes que nous offre l’occupation agraire du sol cernant plus précisément les relations entre formes d’aménagement et sol et les interrelations de ces formes. Bien que la matière de cette étude soit essentiellement géographique, notre point de vue est différent, nous intéressant davantage aux traitements des formes qu’à leurs fondements. Notre but n’est pas tant d’expliquer ces formes que de montrer qu’elles résultent de jeux complexes d’intégrations et d’adaptations, jeux qui leur confèrent une richesse morphologique certaine. Le domaine abordé ici est celui que les géographes appellent paysages agraires.
Leurs modes d’occupation du sol se classent deux catégories distinctes :
- l’occupation productive : champs, structure agraire divisionnaire ou, dans son sens le plus étroit, le parcellaire ;
- l’occupation improductive qui comprend les chemins, structures de liaison et les maisons, structures de groupement d’habitats plus ou moins polaires.
Un exemple particulier apparaît en Bohème où deux réseaux de défrichement rayonnant de deux villages qui pourraient se rejoindre en ligne droite, ondulent à cause du relief.