© Romain de Santis, Axel de Stampa, Sophie Picoty
© Sébastien Martinez-Barat, Benjamin Lafore & Florian Jomain
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© Atelier Zündel Cristea
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Alexandre Labasse : « FAIRE est un accélérateur de projets innovants »
Lancée à l’initiative du Pavillon de l’Arsenal en janvier 2017, en partenariat avec la Ville de Paris, FAIRE est une plateforme dédiée à l’expérimentation architecturale et urbaine. Pour L’Architecture d’Aujourd’hui, le directeur du Pavillon de l’Arsenal Alexandre Labasse précise les tenants et aboutissants de cet incubateur de projets dont l’objectif est d’aider les architectes à financer et réaliser des projets innovants sur le territoire du Grand Paris.
L’Architecture d’Aujourd’hui : Comment est née l’idée de cette plateforme ?
Alexandre Labasse : Il existe des incubateurs dans tous les domaines : gastronomie, immobilier, médias, etc. Avec la Ville de Paris, nous avons pensé qu’il était important de proposer une telle structure aux architectes pour les aider à développer des projets qui explorent de nouveaux usages urbains, travaillent avec de nouveaux matériaux ou sur des espaces publics hors du commun.
Plus qu’un incubateur, FAIRE est un accélérateur de projets urbains et architecturaux. Parmi ses soutiens, FAIRE a pu compter sur l’Ordre des architectes d’Ile-de-France, toutes les écoles nationales supérieures d’architecture franciliennes, et bien sûr sur la Ville de Paris.
Avec FAIRE, nous souhaitons valoriser des projets de recherche en participant directement à leur financement ou en mobilisant notre réseau de partenaires – la RATP, la Société du Grand Paris et la Caisse des Dépôts, les bailleurs sociaux, les promoteurs privés, les industriels entre autres – pour réunir le financement nécessaire à leur réalisation. FAIRE endosse le rôle de producteur ou maître d’ouvrage et accompagne les concepteurs dans toutes les phases du projet : conception, construction et utilisation des installations.
De nombreux architectes ont ce désir d’expérimenter et nous sommes là pour que leurs recherches ne soient pas menées à perte. FAIRE s’engage ainsi à accélérer la construction d’architectures éphémères et expérimentales à l’échelle 1 dans différents types d’espaces publics ou privés du Grand Paris comme des places, des rues, des parcs, des jardins, ou même des toits et des chantiers.
AA : le 27 avril dernier, le Pavillon de l’Arsenal a sélectionné 25 finalistes. Combien de candidatures avez-vous reçues et sur quels critères les avez-vous sélectionnées ?
AL : Nous avons reçu un total de 243 réponses à notre appel à projets. Notre jury est composé d’un collège de 40 experts spécialisés dans différents domaines liés à l’architecture et à l’urbanisme, dont notamment des membres de l’Ordre des Architectes ou des bailleurs de la Ville de Paris. Quelle que soit l’échelle des projets, c’est leur dimension innovante qui a retenu notre attention. Avec le Grand Paris comme sujet et territoire de recherche et d’expérimentation, nous souhaitons faire émerger de nouvelles démarches et stratégies d’urbanisme tactique. Pour cela, il s’agit de repenser les dispositifs constructifs et de proposer des modes de fabrication et de conception alternatifs : le réemploi, le zéro déchet, les matériaux organiques ou les mix-matériautiques.
A l’occasion d’une soirée au Pavillon de l’Arsenal jeudi dernier, nous avons annoncé les 25 projets retenus par nos experts qui bénéficieront de tout ou partie des financements nécessaires à leur développement. Parmi les projets lauréats, on retrouve un pont gonflable, un nouveau service de locaux et de vélos partagés, des monuments participatifs en réalité augmentée ou encore une piscine écologique flottante. Le montant du soutien financier peut varier en fonction des besoins de chaque équipe. Ces aides varient de 4 000 euros pour la « Fab’brick » (fabrication de briques en t-shirts, Clarisse Merlet) à plus de 300.000 euros pour le pont flottant (pont trampoline gonflable au dessus de la Seine, Atelier Zündel Cristea).
AA : Exposé sur la place de l’Hôtel de Ville dans le 4e arrondissement de Paris dans le cadre de la COP 21 en novembre et décembre 2015, le projet du Pavillon Circulaire a-t-il été un élément déclencheur pour FAIRE ?
AL : Nous nous sommes beaucoup nourris des expériences dans et hors les murs du Pavillon de l’Arsenal comme le Playground, le Pavillon Circulaire ou l’exposition Terres de Paris. Nous avions reçu plus de 110 000 euros de financements pour la construction du Pavillon Circulaire de la part de partenaires privés acteurs de la nouvelle économie et de la filière bois. Le pavillon a joué un rôle de démonstrateur, sa construction a été très symbolique et a retenu l’attention des médias. Grâce à cette expérience, nous avons pu faire la démonstration qu’une telle réalisation, qui mettait en avant des stratégies de réemploi, était possible. Avec FAIRE, c’est le même genre d’architecture « Pop Up » que nous cherchons à mettre en place. Maintenant que les lauréats ont été annoncés, il ne reste plus qu’à construire !
Découvrez les 25 lauréats financés par FAIRE sur le site web de l’incubateur