Architecture

Anne Lacaton et la générosité de l’espace

En matière de logement social, impossible de ne pas penser au travail des architectes de l’agence Lacaton & Vassal. Si AA a choisi de présenter, dans son numéro 433, leur confrère et complice Christophe Hutin et son projet des Hauts Plateaux à Bègles, c’est en mai 2018, dans son numéro intitulé « Générosité », que la revue publiait un entretien avec Anne Lacaton, mené par Emmanuelle Borne.

« Espaces en plus, lumière, qualité d’usage, le tout dans le respect d’une enveloppe budgétaire. S’il fallait résumer l’architecture de Lacaton & Vassal, ce serait sans doute en ces termes. Elle incarne surtout, sur la scène française mais aussi internationale, une éthique qui fait école. Entretien avec une incorruptible, Anne Lacaton. »

Retrouvez l’intégralité de l’article en cliquant sur l’image ci-dessous, et dans le numéro 424 disponible sur notre boutique en ligne.

© L'Architecture d'Aujourd'hui
© L’Architecture d’Aujourd’hui n°424

Dans un entretien vidéo publié en septembre dernier pour la plateforme urbanNext, Anne Lacaton expliquait leurs processus de conception, en particulier celui choisi pour leur projet de transformation, mené avec Christophe Hutin, de 3 immeubles de logements sociaux occupés, dans le cadre de la rénovation de la Cité du Grand Parc à Bordeaux.

© urbanNext
© urbanNext

« Good space for living »

« Comment créer des espaces pour vivre ? Nous avons une position ferme sur ce que devrait prodiguer l’architecture en termes de “générosité de l’espace”, nous accordons une grande importance aux usages, à la qualité de l’espace et à la vie dans cet espace, mais aussi à la qualité du climat. Nous veillons à l’économie dans nos projets. Tout ces points sont valables quelque soient les programmes, ils pourraient être appliqués au logement, mais aussi aux espaces publics. »

Matérialité

« Être généreux ne devrait pas coûter plus cher. Nous devons travailler à réduire les coûts en optimisant les matériaux. Les matériaux que nous utilisons nous sont familiers : le béton, le verre, le polycarbonate… Et nous les utilisons avec parcimonie. La construction laisse l’espace à l’usage. Nos matériaux ne sont pas seulement le fait d’un choix esthétique, mais font partie d’un développement du projet. De plus, les gens aiment la facilité : ces matériaux sont faciles à entretenir. »

Intérieur • Extérieur

« Notre approche consiste à traiter d’abord l’espace intérieur. En partant de l’intérieur jusqu’à la façade, nous avons considéré que le lien avec l’extérieur n’était qu’un résultat. La façade est issue de critères qui ont régi l’aménagement intérieur, comme une meilleure vue, l’accès à l’extérieur… Pour moi, cette volonté de générosité n’a rien avoir avec le pays dans lequel s’implante le projet. Donner plus d’espace n’a pas de frontières, ce n’est pas un choix culturel, ce concept pourrait tout à fait être exporté. »

Créativité des usagers

« Avoir le retour des habitants et voir comment ils s’emparent de l’espace est pour nous la meilleure façon de juger le succès d’un projet. Nous sommes toujours surpris, c’est toujours plus que ce que nous imaginions. La plupart des espaces doivent pouvoir être appropriés, nous essayons de faire des interviews des habitants pour comprendre leur utilisation. Les gens sont très créatifs, ont beaucoup d’idées et c’est toujours très satisfaisant à voir. Ça l’est aussi pour des projets qui relèvent de l’espace public, comme l’école d’architecture de Nantes par exemple, qui devient une sorte d’immeuble d’habitation. Un espace peut favoriser le désir de création de ceux qui l’habitent. Pour en revenir aux logements sociaux que nous avons réhabilités, nous voyons que la requalification des espaces a changé leur vie. Pour la plupart, maintenant, ils se sentent mieux, plus relaxés. »

L’Architecture d’Aujourd’hui 433 – Logement social, une exception française ? – est disponible sur notre boutique en ligne.

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