Arata Isozaki, Pritzker Prize 2019
Après Balkrishna Doshi en 2018 et RCR en 2017, c’est à l’architecte japonais Arata Isozaki qu’a été décerné le Pritzker Prize 2019. Le plus prestigieux des prix d’architecture récompense chaque année depuis 1979 un architecte pour l’ensemble de son œuvre et son apport à la discipline.
Né en 1931, Arata Isozaki fait ses armes chez Kenzo Tange et, dès 1962, s’engage aux côtés des Métabolistes japonais. Son article « City Demolition Industry, Inc. » publié en 1962 met en lumière les préoccupations d’un architecte marqué par la Seconde Guerre mondiale et les destructions engendrées dans son pays : « Ma première expérience d’architecture fut le vide d’architecture [le vide creusé par la bombe atomique à Hiroshima]. Je me suis alors mis à étudier comment les gens pouvaient reconstruire leur maison et leur ville. »
Il fonde l’agence Arata Isozaki & Associates en 1963 et s’attache dès lors à « redéfinir les échanges mutuels entre les sociétés orientales et occidentales, entre l’Est et l’Ouest », souligne le jury du Pritzker Prize. « Isozaki a été l’un des premiers architectes japonais à construire en dehors du Japon, à une époque où l’Occident exerçait encore une forte influence sur la création orientale », commente Tom Pritzker, président de la Fondation Hyatt.
Aujourd’hui, l’architecte compte à son actif plus d’une centaine de projets réalisés à travers le monde, comme le Kitakyushu Municipal Museum of Art (1974, Fukuoka, Japon), la Art Tower Mito (1990, Ibaraki, Japon), le palais omnisport Pala Alpitour à Turin (2006), le Himalayas Art Center (2013, Shanghai), la tour Allianz (2014, Milan), le Qatar National Convention Centre (2011, Doha) et le Shanghai Symphony Hall (2014).
En 1987, L’Architecture d’Aujourd’hui consacre son numéro d’avril à la scène japonaise et publie en couverture, une sérigraphie de l’architecte japonais intitulée « Le centre de Tsukuka en ruines ». Dans le dossier qui lui est consacré, sont présentés plusieurs projets d’envergure, comme le Museum of Contemporary Art (MOCA) de Los Angeles, livré en 1986, qui fut la première commande internationale de l’architecte japonais, mais aussi la fondation Daniel Templon à Fréjus — projet annulé par la Ville en 1992.
Cliquez sur la couverture pour lire l’article.