Archi en aparté : SCAPE
À la manière d’un court questionnaire de Proust, AA interroge les architectes sur leur métier, leurs projets, leur vision de l’avenir. Aujourd’hui, rencontre avec Ludovica di Falco, de l’agence SCAPE, fondée en 2004 et aujourd’hui basée à Paris, Rome et Milan.
Depuis sa création, SCAPE (en écho à landscape et cityscape) a livré de nombreux projets en Italie, mais également en France et dans le reste de l’Europe. L’agence a été récompensée à de nombreuses reprises par des prix tels que les AJAP en 2008, les Leaf Awards en 2013, l’Iconic Award en 2014, ou les The Plan Awards / Future Project en 2015 avec le centre multi-usage de la ZAC des Lilas à Paris et le Musée du Judaïsme Italien et de la Shoah (MEIS) à Ferrare. SCAPE s’apprête également à livrer cette année le Lot 09 de la ZAC Clichy-Batignolles à Paris, en collaboration avec l’agence mandataire Baumschlager Eberle Architekten.
Être architecte c’est…
Être Stanley Kubrick. Ou Billy Wilder − réalisateurs. Ou Riccardo Muti − chef d’orchestre.
Comprendre la nature du travail de tous ceux qui contribuent à la réalisation d’une œuvre. Être, dans un processus de création collectif, le référent, grâce cette capacité d’avoir toujours claire la vision d’ensemble, une capacité intrinsèque et commune à ces métiers.
Mon meilleur souvenir d’architecture
La visite du Salk Institute de Louis Kahn à La Jolla en Californie.
Le projet que j’aurais aimé gagner
Tous les projets de concours faits à l’agence, passés et présents.
Et, bien sûr, Beaubourg à Paris !
Le projet dont je suis la plus fière
Ma fille !
Mon métier dans 20 ans
De plus en plus à l’écoute et de moins en moins dans l’isolement.
Ou : dans l’isolement total.
Le principal enjeu de la profession aujourd’hui
Encore et toujours : réussir à trouver l’équilibre entre notre niveau d’exigence, que nous devons maintenir haut, et la capacité d’écoute de tous les acteurs sans lesquels un projet aujourd’hui ne peut pas se concrétiser.
Le conseil que je donnerais à un jeune architecte
Le projet d’architecture est un travail sans fin, et aucun questionnement ne possède qu’une seule réponse possible. Il faut trouver une solution, et se dire qu’elle est la meilleure des solutions possibles, en travaillant dans un équilibre constant entre rigueur, ouverture, flexibilité, et curiosité.
L’architecte qu’il faut suivre
Toujours les grands maîtres : Alvar Aalto, Mies van der Rohe, Louis Kahn.
Et puis, tout ceux qui nous aident à regarder d’un œil différent les contraintes de notre métier : Junya Ishigami par exemple.
Un lieu qui m’inspire
Athènes. Venise. Paris, toujours.
Un objet ou une œuvre que j’aime particulièrement
Sunset Boulevard de Billy Wilder. Anna Karénine de Léon Tolstoï.
La belle papeterie d’usage quotidien, comme les cahiers japonais à tout petits carreaux, ou les stylos Pilot à la pointe très fine. Les beaux papiers peints et les tissus de Kvadrat. La liste est très longue…