archi5

Architecture

archi5, simul & singulis

Ils sont quatre et leur agence s’appelle archi5 : le quidam s’attardera sur l’anecdote qui, pourtant, annonce en filigrane ce que c’est que d’être une agence de vingt ans. Au-delà du récit, connu, des amitiés qui forgent l’alliance, l’identité de l’agence passe aujourd’hui par des calculs savants, un goût pour les disciplines connexes à l’architecture ou encore, un intérêt sincère pour leurs pairs. Et surtout : des détours, empruntés discrètement, des pas de côté feutrés, du « hors-standard » qui ne dit pas son nom car, in fine, il ne s’agit pas tant de proclamer la qualité que de la faire.

Anastasia de Villepin

Portrait issu du hors-série n°49 de L’Architecture d’Aujourd’hui – « archi5, hors standard », disponible sur notre boutique en ligne.

 

C’est dans une ancienne imprimerie, au 48-50 rue Voltaire à Montreuil (département de la Seine-Saint-Denis), que l’agence archi5 s’est installée en 2006 et compte aujourd’hui plus de quarante-cinq collaborateurs. Même en ne connaissant pas l’est de Paris, vous ne pourrez manquer l’adresse. L’agence se devine : façade en métal au milieu des briques ouvrières, baies vitrées dont la modénature rappelle les anciens ateliers. Il y a bien là quelque chose de différent, peut-être même un témoignage, mais nous y reviendrons. Derrière le verre et le métal, c’est encore le verre et le métal. Et surtout : un atrium longiligne, une végétation inattendue qui déborde jusqu’au premier niveau, des percées qui trahissent l’épaisseur de l’îlot, pour ce qu’on en voit depuis le rez-de-chaussée de l’agence. Il faut grimper quelques marches et l’espace se clarifie.

Autour de l’atrium, sous une structure métallique en treillis chapeautée par une verrière, s’alignent les bureaux. Certes, archi5 n’a pas été la première, et ne sera pas la dernière, à installer son équipe dans une ambiance de serre pour têtes bien faites, celle de l’atelier 2.0 qui voit les écrans verticaux remplacer les tables inclinées. Cependant, il y flotte un air de « fabrique », de bazar ordonné, de références glanées, ici sous les A0 qui jonchent les tables, là sur les placards tapissés de reproductions d’œuvres et de photographies, et ailleurs, quand le regard traverse les cloisons vitrées et distingue d’autres encadrements encore.

De fait, dans la salle de réunion du premier niveau, avant même les associés, ce sont d’autres architectes qui se présentent – Álvaro Siza, Lina Ghotmeh, Manuel Aires Mateus, Renzo Piano, Anna Heringer, Claude Parent, RCR, Tadao Andō, et bien d’autres – sous la forme de dessins et de photographies achetés aux enchères, au profit de la fondation Architectes de l’urgence. Admirer sans feinte ses contemporains, le fait est assez rare pour être souligné. Enfin, autour de la table, le calcul commence. Trois des quatre associés actuels sont présents : Anne Pezzoni, Laurent Boudrillet et Jacques Sebbag – Bernard Guillien est en déplacement lors de notre rencontre. Ce dernier est, avec Laurent et Jacques, l’un des cinq fondateurs de l’agence en 2003, qui comptait également Erik Giudice (parti fonder son agence, EGA, en 2010) et Toma Dryjski (qui a rejoint en 2015 l’agence parisienne DVVD).

Depuis, l’eau a coulé sous les ponts, emportant avec elle un peu de la camaraderie nouée chez C+H+, l’agence de Paul Chemetov et Borja Huidobro, dernière employeuse des cinq associés après leurs études à l’École nationale supérieure d’architecture de Belleville. Passé l’historique, « on est là pour parler d’aujourd’hui, et de demain », tranche Jacques Sebbag. On ne passera donc pas en revue les quelques 70 projets livrés depuis 2003 pour portraiturer cette agence vingtenaire – le catalogue est noble mais les personnalités autour de la table ont autre chose à raconter.

En 2018, l’agence se livrait à l’exercice – proposé par AA – de répondre à des questions sur leur vision de la profession, leurs inspirations, leur credo, façon « questionnaire de Proust ». Six ans plus tard, les trois associés présents se remettent en selle (et Bernard Guillien offrira ses réponses par la suite). D’une seule et même voix ? « Non, ça n’est pas l’intérêt d’être ainsi en association si c’est pour parler pour tous. Au contraire, il faut pouvoir développer sa singularité », répond Anne Pezzoni. Jacques Sebbag, lui, évoque le théâtre : « Je pense à la devise de la Comédie Française, simul et singulis; être ensemble et être soi-même. »


Votre premier souvenir d’architecture ?

Anne Pezzoni : Mon premier souvenir d’architecture est mon école. Mais je ne savais pas qu’il était question d’architecture. C’était une école des années 1970, très vitrée, ouverte sur le paysage. C’était une expérience spatiale inconsciente. J’ai découvert la discipline plus tardivement.

Laurent Boudrillet : Je suis arrivé à l’architecture un peu par hasard. Je n’ai pas reçu de culture architecturale en grandissant, mes parents habitaient dans la campagne en Haute-Saône. Le seul bâtiment connu en Haute-Saône est la chapelle Notre-Dame du Haut à Ronchamp.

Jacques Sebbag : L’amour du dessin, des maquettes, l’anatomie. Je me souviens de mes cahiers de sciences où je dessinais les structures du corps. J’ai cherché la profession qui correspondait à mes centres d’intérêt, et je suis tombé sur l’architecture.

Bernard Guillien : La Villa Suissa à Casablanca.


Ainsi, pour raconter les projets d’aujourd’hui et ceux de demain, sans parler des champs d’expertise de l’agence – la commande publique, les programmes scolaires qui concourent à être, eux aussi, des premiers souvenirs d’architecture, les logements en bois, naturellement, et non pas pour cocher les cases – le mot « désobéir » est prononcé. Le même employé par Renzo Piano, avec son principe de « désobéissance de l’architecte » (le titre français de son autobiographie parue en 2009 chez Arléa; quand l’édition originale de 2004 parle de « responsabilità dell’architetto »). Après tout, le champ lexical de l’insubordination, quand on parle du métier, n’est pas nouveau : les chevaux de bataille, l’engagement, les recours, le corps-à-corps des corps d’état, les compétitions et autres sports de lutte (« C’est un combat de tous les jours ! », acquiescent en chœur les associés, et toute la profession derrière eux).

Pour archi5, il ne s’agit pas pour autant d’ériger des objets à la gloire des victoires de l’agence. Le combat se mène en sous-marin, dans l’interstice, entre deux normes, hors des standards – la locution que les associés portent en étendard pour cette publication. « Quand on pense “hors standard” ou “non-standard”, on imagine quelque chose d’extravagant. Or il ne s’agit pas de construire des bâtiments inhabitables ou délirants », appuie Jacques Sebbag. « Le non-standard n’est pas forcément un résultat. » Anne Pezzoni : « Pour nous, l’architecture est le non-standard par excellence. C’est une succession de prototypes. On s’accommode des standards pour offrir ce qui n’est pas réplicable. Même la réglementation se tord. Tout se tord, même si l’effort est démesuré pour y parvenir. Il faut rencontrer les personnes qui ont aussi envie de déranger, et avoir de bonnes raisons pour cela. »

À Montreuil, derrière l’endroit où nous nous tenons, le mur mitoyen abrite justement une des mises en œuvre de ces déformations (« un proto-kibboutz », pour Anne Pezzoni). En effet, quand en 2014, la parcelle voisine de l’agence est mise en vente, les associés n’y réfléchissent pas à deux fois et s’en portent acquéreurs. Sur une surface trapézoïdale, 207 m2 au sol, ils insèrent douze logements et des locaux de bureaux au rez-de-chaussée et R+1, le tout construit en autopromotion, sous la bannière « SCI Familistère » – la blague d’initiés était trop tentante.

« Dessiner un projet, réaliser un montage, chercher les financements… Tout ça nous a pris un an. Et puis, assumer la maîtrise d’ouvrage, la maîtrise d’œuvre… Un petit projet bien engageant, finalement », se souvient Anne. Pour ce faire, les architectes ont refusé de passer sous les fourches caudines de la mairie hôtesse et ont proposé de livrer « en blanc », sans aménager les logements, pour pouvoir adapter la commande à leurs besoins. « On a ainsi pu sortir de la réglementation PMR (personnes à mobilité réduite), inutile dans le cadre de ce projet, par exemple. » Et pour s’y retrouver financièrement parlant, les architectes-promoteurs sont allés contre le standard, tout contre : « Nous avons cherché toutes les règles qui nous permettaient d’augmenter la hauteur et, ainsi, multiplier les surfaces. Nous sommes allés au maximum du gabarit et depuis, cela a fait jurisprudence. »

À Montreuil, depuis 2016, les prospects, qui organisent les volumes de la ville, ont accordé aux bâtiments une avancée de leurs étages supérieurs plus importante qu’au temps de la SCI Familistère. Au sol, l’emprise réduite et l’obligation d’intégrer les parkings entraînent une incompatibilité qui, au lieu d’empêcher les architectes, vient nourrir une idée, tendance rétrofuturiste : un ascenseur à voitures qui dessert les cinq places de stationnement en sous-sol. Ici, la solution hors-norme respecte la demande initiale – la leur.


La commande idéale ?

A.P. : Une cabane à Coubisou ! Il s’agit d’un projet de maison collective, complètement autonome, un projet sociétal. J’ai été très sensible à la toponymie de cette ville de l’Aveyron, proche de ce que je souhaite créer, une communauté. C’est idéal car c’est personnel. Il faut créer sa commande.

L.B. : Pour moi, un projet personnel, tectonique, qui se fond dans son territoire.

J.S. : Des ris de veau aux morilles.

B.G. : La mienne.


Au-delà d’avoir livré de beaux logements, les architectes retiennent-ils de cette aventure janusienne une meilleure compréhension de leur compères promoteurs ? « On a compris ce qu’était une marge nette ! », plaisante Jacques Sebbag. « Quand on voit l’évolution du prix au mètre carré d’un bâtiment, de la construction à la vente, c’est difficile d’accepter un tel écart. Mais ça n’est pas seulement le fait du promoteur qui se remplit les poches. Il y a le coût du foncier, le prix du chantier, les honoraires, les taxes,… » La désobéissance n’est pas seulement dans la confrontation : elle peut aussi se jouer dans un hacking, un piratage de l’intérieur. « Cette opération d’autopromotion nous a permis de mieux appréhender les enjeux et les mécaniques à l’œuvre dans le montage d’un projet de logement. Nous en ressortons plus critiques aussi… Plus tu connais la logique, plus tu as envie de secouer le bananier », ajoute Anne Pezzoni.


Une stagiaire de troisième entre en scène. Elle a passé cinq jours avec les architectes et son stage d’observation prend fin en ce vendredi soir. Elle distribue des chocolats en guise de remerciements à cette agence qui a à cœur d’accueillir des élèves aussi jeunes. « C’est essentiel de montrer que ce métier existe. »


Anne Pezzoni poursuit : « Les architectes doivent se mêler de la commande, en particulier pour le logement. » Autour de la table, les associés approuvent en silence. L’éléphant dans la pièce se fait tout petit – la promotion immobilière, encombrée de standards dépassés, alourdie d’un manteau de rigidité dont elle a du mal à se défaire. Anne Pezzoni ajoute : « Quid des opérations, du genre de celles entre sept et vingt logements ? Elles n’intéressent pas les promoteurs, ça n’est pas rentable. C’est malheureux, car ces menues opérations sont une très bonne façon de faire la ville. Or qui peut les prendre en charge, sinon l’autopromotion ? C’est une démarche géniale, mais infaisable pour les particuliers. » Celles et ceux qui, à Montreuil comme ailleurs, connaissent le combat que représentent leurs efforts pour que les yeux se lèvent des tableaux Excel, et séparent le mot « produit » et « habitat », acquiesceront sans doute à ses mots.

Dans ces conditions, comment concilier l’irritation et la qualité ? Pour les architectes, on « re- » : re-qualifie, ré-interprète, re-dessine. Ce fut le cas dans le nord-est de Paris, pour une opération de logements réalisée en 2021 en collaboration avec l’agence Encore Heureux (en charge des 75 logements en accession, quand archi5 s’est occupée des 74 logements sociaux), en lieu et place d’un parking de six niveaux. « On a obtenu la conservation d’une partie du parking pour la partie logements en accession », raconte Laurent Boudrillet. « Cela nous a permis d’éviter environ 7 000 tonnes de gravats. » Les coûts préalables de démolition sont revus à la baisse et la structure existante permet des qualités spatiales « peu fréquentes », selon leurs confrères et consœurs d’Encore Heureux.

Parfois, les mutineries de programme sont fatales : récemment, en voulant s’écarter de la commande, l’agence a perdu un concours, auquel elle participait avec l’agence Dream (fondée par Dimitri Roussel) sur un des îlots de la ZAC Python-Duvernois dans le 20e arrondissement de la capitale. Désobéissance… ou conviction ? Pour le lycée Marcel-Sembat, livré en 2011 à Sotteville-lès-Rouen, qui accommode urbanisme, architecture et paysage en lançant de grands bras plantés dans la campagne normande, les architectes ont démoli un bâtiment des années 1960… malgré l’interdit. « Récemment, un des concurrents nous a remémoré cet épisode : “Vous avez gagné mais vous avez supprimé ce bâtiment qu’il était interdit de démolir !” C’était en 2005 : de toute évidence, l’événement l’a marqué », se souviennent les architectes en souriant. Heureusement, la tabula n’a pas été rasa pour le seul plaisir de la page blanche. La possibilité de la démolition a débloqué une intuition, un dessin prémonitoire : un tapis végétal sous lequel se glisseraient les ateliers, souvent peu valorisés, des filières techniques du lycée.


Être architecte c’est…

L.B. : Créer des lieux de vie et de sociabilité en interaction avec le contexte urbain, comme une pièce de land art.

J.S. : Oublier de l’être; travailler avec le sérieux d’un enfant qui s’amuse, pour paraphraser Adolf Loos.

A.P. : Croire que le lieu peut agir sur la vie. Ce qui m’intéresse dans l’architecture, c’est ce que ça produit, la projection de la vie qui s’y fait, plus que la réalisation en soi.

B.G. : Vivre sa passion.


Adepte des marchés publics, archi5 sait qu’elle œuvre pour le bien commun. Anne Pezzoni ajoute : « Dépasser fait le sel de notre métier. Quand on discute avec les maîtres d’ouvrage, ils nous disent souvent “Tiens, je n’y avais pas pensé.” C’est un peu comme quand un astrophysicien fait de la vulgarisation. » Jacques Sebbag évoque cette « conversion de texte en bâtiment » qui doit être systématiquement expliquée. L’exemple du lycée Marcel-Sembat est d’ailleurs exemplaire à ce sujet. Les jacqueries pardonnées, chez archi5, on passe vite à la forme, au paysage, aux efforts pour éviter le dentelé et choisir le bon fil de couture. « En tant qu’architecte, je me sens responsable d’une possible production de laideur qui est liée aussi aux gimmicks stylistiques… Les architectes adorent se gargariser de la “poésie” de la laideur urbaine. Je ne partage pas cela », ajoute Anne Pezzoni. « La vraie question est aussi la suivante : comment s’extraire de l’envie de “marquer son temps”, de réaliser un objet figé dans un stéréotype stylistique ? »

Pour les architectes, « tapir » l’objet dans son milieu est une des solutions qu’ils affectionnent. Laurent Boudrillet a évoqué à plusieurs reprises le land art et, plus le mot revient dans la conversation – la lande, l’art –, plus se dessine un invariant subtil, retrouvé là dans le reflet d’un alliage métallique à peine brossé qui reflète l’arbre du square, ici sur la pierre bleue en façade, embusquée dans une prairie basse.


Un art, un ou une artiste de référence ?

L.B. : Récemment, Fabrice Hyber, vu à la Fondation Cartier pour l’art contemporain. Une pratique entre art et paysagisme, qui plante çà et là du paysage.

J.S. : En ce moment, Joan Mitchell. Ou la peinture des artistes qui sont obsessionnels comme Pierre Soulages, Gerhard Richter ou Lucian Freud, et les matières qu’ils superposent dans un geste qui devient corporel, voire préhistorique. J’aime aussi beaucoup Cy Twombly. Ça n’est plus de l’art abstrait, chez lui, ce sont des jaillissements, c’est psychiatrique. On sent que ce sont des gestes qui ont sauvé ces artistes.

A.P. : La danse contemporaine qui partage avec l’architecture une grande facilité à communiquer des émotions.

B.G. : Henry Moore.


À trop vouloir contourner des standards, le risque n’est- il pas d’en produire de nouveaux ? « La facilité consiste à concevoir un prototype unique et à l’adapter. » L’expérience empêcherait-elle l’innovation ? Car une fois qu’il ou elle n’est plus « en herbe », il est aisé pour l’architecte de convaincre son entreprise, de lui demander toute sa confiance car il ou elle l’a déjà fait. « C’est vrai qu’au début de notre aventure, on pouvait prendre un risque, et ne pas savoir comment le mettre en œuvre », concède Jacques Sebbag. Et l’architecte de citer Oscar Wilde : « Le progrès n’est que l’accomplissement des utopies. » Pour Anne Pezzoni, il n’est pas tant question de « standardiser » une façon de faire que de bâtir des « filiations ». « On réalise des logements en bois. Dans un premier temps, comment les réalise-t-on ? Pour la deuxième opération, on se dit qu’il faut du bois français. Ensuite, on essaye avec du feuillu. Puis, du réemploi, du participatif… Ce sont des chaînes d’apprentissage. » Une chaîne qui rappelle, avec justesse, en filigrane des ramures, que les architectes de Montreuil ont « fait du bois » bien avant la vogue – signant là le non-standard par excellence, l’innovation pour la qualité.

D’ailleurs, comment travaille-t-on, quand on a quatre têtes ? « On a chacun notre façon de faire avec, en ligne de mire, une espèce de schéma intuitif commun. Chacun est dans son couloir de nage et, quand il faut respirer, on regarde le couloir des autres. Les flotteurs entre les lignes, d’ailleurs, ne sont pas des murs. Et quand l’un d’entre nous bouge, les remous nous parviennent. » Entre deux brasses, les projets s’expliquent par la visite. À Garges-lès-Gonesse, l’agence a livré en octobre 2022 un ambitieux pôle culturel de près de 8 000 m2, conçu autour de la rénovation d’un auditorium des années 1990. À l’intérieur d’un coffret en cuivre naturel s’enchâssent les programmes, cinéma, auditorium, médiathèque, conservatoire, à mesure que nous guide Éric Gonzales, chargé d’accueil et de médiation des publics. Les portes s’ouvrent, découvrent des studios d’enregistrement, des salles de musique. Les architectes s’installent, l’une à la batterie, l’un au métallophone, le dernier attrape une percussion d’Afrique de l’Ouest. La cacophonie s’annonce mais, en écho, tambourinant sur les parois molletonnées des isolants acoustiques, la plaisanterie laisse entrevoir autre chose : l’idée que ces associés puissent être comme un groupe de musique – rock, pourquoi pas, puisqu’on parle de résistance. Like a rolling stone.


Votre livre de chevet ?

A.P. : Chaque lecture infléchit un peu la pensée mais je pense récemment à Laure Murat, Proust, roman familial, l’histoire d’une femme qui a côtoyé les mêmes personnages proustiens. Cela m’a fait avancer sur quelques éléments fondamentaux de mon inconscient, c’était formidable.

L.B. : La littérature de Cormac McCarthy.

J.S. : Luc Lang, Le Récit du combat.

B.G. : L’Anomalie de Hervé Le Tellier.


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