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Quelle sera la meilleure biennale de l’été ?

Biennale, vous avez dit biennale ? Cette année, architectes et curieux·ses sont invité·es à un pèlerinage culturel, au départ de Versailles et à destination de Venise avec, à mi-chemin, une étape à Saint-Étienne. Trois biennales, d’ampleurs plus ou moins grandes mais toutes exigeantes sur le plan scientifique, tenteront d’éclairer leurs visiteur·ses sur les tendances de fond qui animent la création contemporaine. Il sera question de paysage dans les jardins du Roi Soleil, de design dans le bassin houiller de la Loire et d’architecture dans les Giardini de la Sérénissime. À vos agendas.

Guillaume Ackel

 

Biennale d’architecture et de paysage (3e édition)
📍 Versailles (France)
🗓️ du 7 mai au 13 juillet 2025

Derrière ce doux nom de Bap! se cache la Biennale d’architecture et de paysage de la Région Île-de-France qui, cet été, revient pour une troisième édition placée sous le signe de la « ville vivante ». Au programme cette année, notons : un répertoire de solutions inventives pour réparer et transformer les territoires et les inscrire dans le temps long constitué par l’urbaniste Cécile Diguet et l’architecte Christine Leconte ; l’analyse, par l’architecte mexicain Sana Frini (Locus) et l’architecte français Philippe Rahm avec l’École nationale supérieure d’architecture de Versailles, de modèles architecturaux subtropicaux qu’il serait bon de construire en France dès aujourd’hui en prévision de la hausse de +4°C des températures d’ici 2100 ; la transformation du Potager du Roi en laboratoire des paysages par l’Agence TER et l’École nationale supérieure de paysage de Versailles ; la réponse urbaine au changement climatique du Bureau Bas Smets, ou comment les environnements bâtis peuvent produire des microclimat pour augmenter la résilience de nos villes ; une immersion onirique dans la vie nocturne des espaces naturels régionaux proposée par le photographe Nicolas Davy.

Découvrez la programmation complète sur www.bap-idf.com


Biennale internationale du design (13e édition)
📍 Saint-Étienne (France)
🗓️ du 22 mai au 6 juillet 2025

Les préoccupations en termes de dérèglement climatique et de raréfaction des ressources sont si prégnantes qu’à Saint-Étienne, également, la 13e édition de la Biennale internationale du design est organisée sur ce thème. Laurence Salmon, ancienne plume du design, aujourd’hui directrice scientifique de la Biennale, assure le commissariat général de l’exposition centrale Ressource(s), présager demain. Aidée de 9 designer·euses co-commissaires (Frédéric Beuvry, Isabelle Daëron, Sylvia Fredriksson, Marlène Huissoud, Anna Saint Pierre, Laurent Massaloux, Étienne Mineur, Philippe Rahm, natacha.sacha) , Laurence Salmon investit les halles Barrouin et propose aux visiteur·ses une déambulation artistique et scientifique en neuf étapes. Extractivisme, performance thermique, mondes vivants, « déjà-là », high-tech et low-tech, intelligences artificielles génératives, partage des ressources, design industriel, consommation raisonnée ; aucun sujet sur le thème de la ressource ne semble avoir été mis de côté dans cette exposition-chorale. Éric Jourdan, directeur de la Cité du design et de l’École supérieure d’art et de design de Saint-Étienne, présentera également les restitutions de six ateliers créatifs menés au sein de l’école et lors desquels les étudiant·es étaient invité·es à exercer leur droit à rêver. D’autres expositions satellites viennent enrichir la programmation de cette biennale, matali crasset à Firminy ou « L’ambition du beau » au Musée d’art et d’industrie de Saint-Étienne.

Découvrez la programmation complète sur www.biennale-design.com


Biennale d’architecture (19e édition)
📍 Venise (Italie)
🗓️ du 10 mai au 23 novembre 2025

Enfin, comment ne pas évoquer la désormais incontournable Biennale d’architecture de Venise ? Lors de l’édition précédente, en 2023, l’architecte et écrivaine ghanéenne et écossaise Lesley Lokko, commissaire de l’exposition principale, avait placé la barre haut (voir L’Architecture d’Aujourd’hui n°455). Cette année, l’institution italienne est, peut-être, moins audacieuse et confie les rênes de cette biennale à un natif du pays, l’architecte et ingénieur turinois Carlo Ratti. Si le changement climatique est, là aussi, au cœur de la proposition du commissaire, celui-ci adopte un angle différent, sans doute moins entendu, qu’il résume avec ce titre : Intelligens. Naturelle. Artificielle. Collective. Pour Carlo Ratti, l’architecture s’est concentrée pendant des décennies sur l’atténuation, afin de réduire notre impact sur le climat ; or, toujours selon l’architecte, cette approche ne suffit plus. Il faudrait aujourd’hui penser l’adaptation au lieu de (ou avec) l’atténuation. Pour cela, le commissaire de cette nouvelle exposition internationale enjoint les architectes à faire appel à toutes les formes d’intelligences – naturelle, artificielle, collective. Par ailleurs, Carlo Ratti étant directeur du Senseable City Lab du Massachusetts Institute of Technology (MIT) – où le numérique et les nouvelles technologies sont au cœur des travaux – l’on peut parier que la question de l’IA sera centrale.

Découvrez la programmation complète sur www.labiennale.org et ici  la proposition des commissaires du pavillon français vue par Anastasia de Villepin.


 

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