Les Hauts Plateaux par Christophe Hutin
L’innovation dans le logement social ? L’équation, complexe, trouve parfois sa résolution dans la rencontre entre un architecte engagé et un élu éclairé. Le projet des Hauts Plateaux, à Bègles, dont la première phase a été livrée en 2015 par l’architecte Christophe Hutin, est un exemple à la fois singulier et symptomatique de cette relation fragile, capable de basculer à tout moment. Pour AA, Adrien Poullain retrace l’histoire d’une idée prometteuse, « censée concilier les qualités du logement individuel avec celles du collectif ».
L’histoire commence en 2008. Alors que l’architecte français Christophe Hutin travaille en Afrique du Sud sur les problématiques d’accès au logement et de résorption des bidonvilles de Soweto, il prend conscience combien la conception européenne du logement est binaire et standardisée. D’un côté, il n’est question que d’empilement d’appartements identiques en immeubles, de l’autre, de juxtaposition de maisons individuelles sur des kilomètres, qui aboutit au phénomène d’étalement urbain. « En abordant la question du logement, on tombe invariablement dans deux extrêmes : l’ultra collectivisme ou l’ultra-individualisme », souligne l’architecte. De retour en France en 2010, il développe un modèle théorique de lotissement vertical, censé concilier les qualités du logement individuel avec celles du collectif : des logements pavillonnaires groupés qui mutualisent les services et limitent drastiquement leur emprise au sol. Son dessin ? Une structure en béton minimaliste intégrant les réseaux et les distributions, laissant la liberté aux habitants de construire leur propre logement dans un volume restreint. L’autoconstruction est, pour Christophe Hutin, l’opportunité de « rendre l’architecture aux habitants », mais aussi un moyen de baisser les prix de sortie des logements dans un contexte immobilier devenu déraisonnable. […]
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Une réalisation qui n’est pas sans rappeler la thématique de la prochaine biennale d’architecture de Venise : « Comment vivrons-nous ensemble ? », à l’occasion de laquelle Christophe Hutin et les membres l’atelier Learning from, dont il est co-fondateur, ont été nommés commissaires du pavillon français. L’équipe propose une exposition intitulée « Les communautés à l’œuvre », qui étudie la manière dont les habitants participent à la métamorphose, heureuse, de leur cadre de vie et de leur quotidien.
En 2009, dans le numéro de décembre qui signait la relance de la revue, Christophe Hutin et le musicien de jazz Bernard Lubat discutaient de politique, d’architecture et d’improvisation autour du projet de L’Estaminet, un ancien dancing-café-restaurant à Uzeste, en Gironde, rénové par l’architecte : « L’architecture doit être au service de quelque chose. Elle n’est pas une fin en soi. On fait des bâtiments magnifiques qui valent très cher et dans lesquels il ne se passe rien. C’est cela qu’il faut juger. Ce n’est pas l’esthétique. L’architecture doit questionner l’humain, le social, l’écologie… ».
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