Dans la bibliothèque de Mario Botta
Auteur de l’unique cathédrale bâtie en France au XXe siècle, la cathédrale de la Résurrection d’Evry (Essonne), l’architecte suisse Mario Botta, né il y a soixante-seize ans à Mendrisio, partage avec AA trois de ses ouvrages de référence.
Vers une architecture
Le Corbusier-Saugnier, Les éditions G. Crès et Cie,
Paris, 1923, 230 pages.
Encore aujourd’hui, un siècle après sa publication, ce livre reste indispensable pour tout étudiant qui veut entreprendre le métier d’architecte. Le Corbusier livre une analyse inédite de la modernité et des problèmes qu’il voit se profiler à l’horizon. L’architecture revêt une valeur éthique fondamentale dans la recherche d’un nouvel équilibre entre l’homme et l’environnement. Architecture ou révolution : le maître énonce le dilemme avec la même conscience critique qui animait les esprits de l’époque.
On Growth and Form
D’Arcy Wentworth Thompson, Cambridge University Press,
1917, 793 pages.
D’Arcy Wentworth Thompson écrit : « La forme est le résultat des forces physiques qui ont agi pendant le développement. » Une définition claire qui fait référence au processus concret de création et remplace les déclarations abstraites, philosophiques, sémantiques ou sociologiques que nous avions connues auparavant. Il me semble que cette interprétation est également très appropriée à l’architecture, car les évaluations esthétiques du « faire » sont ressenties sans les nombreuses et inévitables ambiguïtés qui accompagnent l’emphase « créative ».
La Bombe informatique
Paul Virilio, éditions Galilée,
1998, 160 pages.
La collection de réflexions proposée par Paul Virilio s’inspire de la chronique des dernières décennies du xxe siècle. Les considérations édifiantes du philosophe français forment un avertissement à propos de l’actuelle façon de vivre, l’adhésion acritique à la culture de l’image issue de l’empire américain et aux illusions du monde virtuel. Même l’avènement d’une réalité fondée sur le pragmatisme, qui selon les espoirs de l’auteur aurait dû inverser la tendance, se révèle perdante. La rapidité des transformations condamne à l’oubli.
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Cet article a été publié dans le numéro 432 d’AA, disponible sur notre boutique en ligne.