Dans la bibliothèque des Ateliers O-S architectes
À l’occasion de la sortie du livre Lever de Rideau, A theatre in Cachan, portant sur l’une des dernières réalisations de l’agence parisienne Ateliers O-S architectes, ses associés Vincent Baur, Guillaume Colboc et Gaël Le Nouëne partagent avec AA trois de leurs ouvrages de référence.
L’aimant
Lucas Harari, Sarbacane,
2017, 152 pages, 28€
C’est une bande dessinée, une fiction fantastique dont les thermes de Vals de Peter Zumthor, au coeur des Alpes suisses, sont à la fois le lieu et l’objet principal de l’intrigue. Ou comment retranscrire les souvenirs d’un lieu marquant à travers une narration poétique, qui transforme une oeuvre iconique de l’architecture contemporaine en énigme ancrée dans la culture locale. Il y a là un savant mélange de Rohmer et de Cronenberg, avec un sens pointu du rythme, du cadrage et de la couleur, rappelant certains travaux de la Figuration Narrative. La bande dessinée explore des territoires de plus en plus variés, et occupe notre bibliothèque comme matière visuelle et décalée.
Théâtres en utopie
Yann Rocher, Éditions Actes Sud,
2014, 336 pages, 35€
Avec le Traité de scénographie de Pierre Sonrel, ce sont deux de nos livres de chevet pour appréhender un espace scénique. Il offre une présentation inédite de projets de papier non réalisés, souvent expérimentaux, de Poelzig à Le Corbusier. À travers cette typologie fantasmée du théâtre, c’est l’occasion de parcourir une histoire parallèle de l’architecture. Cette accumulation de brefs récits évoque le rêve et convoque l’imaginaire, tout en développant une incroyable profusion de formes très souvent référencées historiquement, témoins de leur époque et de son organisation sociétale.
Les pierres sauvages
Fernand Pouillon, Éditions Seuil,
288 pages, 45,90€
C’est un ouvrage évident pour nous trois, qui nous rassemble pour ses convictions et son exigence. Ce journal de bord à la fois rétroactif et fictionnel évoque le temps de bâtir, invoque l’histoire et le rapport passionné de l’équilibre, du sens des proportions et de la construction. Il faut imaginer que Fernand Pouillon fut en son temps souvent ignoré, voire exclu ; il a su rester loin des modes de son époque. Mais l’histoire de l’architecture lui a donné raison et l’a réhabilité comme un architecte constructeur précurseur d’une architecture durable aux préoccupations économiques et sociales.
Cet article a été publié dans le numéro 430 d’AA, disponible sur notre boutique en ligne.