Architecture

Disparition de François Mutterer (1951-2015)

François Mutterer est mort la semaine dernière dans sa maison de Fournival, dans l’Oise, au pied des grands plateaux de blé du Vexin.

Il y avait installé son extraordinaire cabinet de curiosités, ses collections de sciences naturelles, particulièrement géologiques et paléontologiques, ses cailloux, ses ossements, ses morceaux d’ambre où étaient prisonnières des abeilles très anciennes, et même une goutte d’eau, ses traces d’une pluie de l’ère permienne, c’est-à-dire d’il y a plus d’un million d’années, ses empreintes de pas de dinosaures, de pas d’enfant préhistorique, ses instruments et ses livres, et cultivé un jardin de simples et de poiriers. Il venait d’y construire un atelier pour ses travaux d’artiste, poursuivant les sculptures Tout d’un bloc qu’il avait exposées il y a quelques années à la galerie Vallois de la rue de Seine.

Architecte, il avait été le graphiste des dix premières années de l’Institut français d’architecture puis celui de L’Architecture d’Aujourd’hui, des éditions Mardaga, Bertouin, du Demi-Cercle, du Linteau et de l’Imprimeur, marquant de son empreinte des dizaines d’affiches, de catalogues et d’ouvrages d’architecture et de paysage. Il avait travaillé avec la direction de l’Architecture, le Pavillon de l’Arsenal et d’autres instances : son œuvre était partout, dispersée en fragments dans nos mémoires.

Amateur de bande dessinée, lui-même illustrateur, il avait en 1983, avec sa compagne Martine Van, signé l’album Carpet’s Bazaar, paru chez Futuropolis, puis réalisé avec Lionel Guyon l’exposition Architectures de bande dessinée.

Par ailleurs scénographe et signaléticien, il avait, avec son associée Brigitte Leroy, conçu la signalétique de plusieurs institutions. On lui doit notamment celles du musée de l’Arles antique, de l’historial de Péronne, des musées d’Histoire et des Sciences naturelles de Luxembourg et des musées des Beaux-Arts du Havre et de Nancy.

Il est mort soudainement, sans raison, sans maladie, sans accident, brusquement « passé de vie à trépas » avec cette particulière discrétion qui était la sienne. Il avait 63 ans.

Une cérémonie aura lieu au cimetière de Fournival demain mardi 17 février à 14 heures.


Par François Chaslin

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