Quatrième rendez-vous écrans urbains
arc en rêve centre d’architecture propose le cycle de films écrans urbains, ville architecture paysage au cinéma en partenariat avec le cinéma Utopia et l’Architecture d’Aujourd’hui, pour explorer les liens entre architecture et cinéma.
La 4ème et dernière rencontre aura lieu le jeudi 11 avril, avec le film « La pierre triste » de Filippos Koutsaftis (2000). La projection sera suivie d’un débat avec Christophe Catsaros, critique d’art et d’architecture.
Portrait cinématographique d’une ville industrielle, Pierre triste de Filippos Koutsaftis perd de vue l’objectif qu’il se fixe pour mieux le retrouver dans l’objet de sa distraction. Le point de départ est l’ambition documentaire, celle de récolter, sur une décennie, des images des fouilles archéologiques préventives dans la ville d’Eleusis, au sud d’Athènes. Grand centre de pèlerinage du monde antique, Eleusis est devenue une banlieue pauvre et le cinéaste grec choisit d’en saisir la lente transformation. Prévenu à chaque fois par les archéologues, il arrive toujours au bon moment : celui où sort de terre un fragment du temps disparu. Ses allées et venues planifiées croisent celles d’un étrange personnage, un vagabond paranoïaque et méticuleux, Panagiotis Farmakis, qui cherche dans les décharges les tas de gravats que les archéologues ont jugés sans intérêt. Farmakis trouve régulièrement des pièces antiques, des fragments, des objets d’une valeur inestimable qu’il ramène sans hésiter au musée archéologique. Il permet au cinéaste de quitter sa trajectoire bien tracée, révélant ainsi, telle une théophanie, le sens anthropologique du temps. Les mystères d’Eleusis consistaient en une initiation : celui qui savait, introduisait celui qui ne savait pas encore dans le cercle fermé des détenteurs de la vérité. Il n’est pas exagéré de considérer que le film de Koutsaftis est une véritable initiation cinématographique, autrement dit un apprentissage du temps.
Texte par Christophe Catsaros
« La pierre triste »
Jeudi 11 avril
20h00
Cinéma Utopia, 5 place Camille Julian, Bordeaux
Droit d’entrée : 7€