© Armelle Caron

Actualités

Maxime Voidy, habiter un littoral en mouvement

Du 19 septembre au 6 octobre 2024, la ville de Rennes accueille, pour sa deuxième édition, le Festival Georges, une biennale d'architecture organisée dans les rues rennaises par la Maison de l'architecture et des espaces en Bretagne (MaeB).

La rédaction de L'Architecture d'Aujourd'hui est heureuse de renouveler son partenariat avec l'événement. Pour l'occasion, est allée à la rencontre des différents intervenant·es, artistes, architectes, designers pour qu'ils et elles racontent leur vision du thème de cette année : les limites. Rencontre avec l'artiste Maxime Voidy, membre du collectif Nouveau Document.

Propos recueillis par Rachel Sablé

Pourriez-vous présenter en quelques mots votre intervention pour cette nouvelle édition du festival Georges ?

Dans le cadre de la première édition j’ai eu l’occasion de présenter mon projet Les maisons endormies ; travail photographique documentaire portant sur le grand nombre de résidences secondaires aux volets fermés en basse saison sur la côte bretonne. Présentée sous la forme d’une agence immobilière fictive nommée Sleeping House Agency, cette exposition prenait place dans une vitrine de la ville de Rennes, rue Vaneau. Spécialisée dans la vente et la location de logements de bord de mer inhabités, cette agence fictive tend à susciter des réflexions sur notre rapport à l’habitat et au verbe habiter qui, bien trop souvent, se résume au fait de posséder un bien immobilier.

© Maxime Voidy

Les maisons endormies, série photographique présentée lors de la première édition du Festival Georges.

Pour cette deuxième édition, l’équipe de Georges m’a proposé une carte blanche pour une nouvelle exposition. J’ai souhaité inviter deux amies photographe et membres du Collectif Nouveau Document dont je fais également partie, Anaïs Marion et Léonie Pondevie. Ensemble, nous avons pensé l’exposition Si l’horizon se dérobe qui aborde avec engagement et sensibilité nos manières d’habiter le rivage et d’agir face au recul du trait de côte et à l’érosion du littoral. 

Cette année, le festival invite à « explorer les limites ». Comment comprenez-vous cette consigne, dans le cadre de votre travail ?

Maxime Voidy © François Boucard

La notion de limite est inhérente à la pratique de la photographie et de la vidéo, compte-tenu du cadrage, de la construction d’un champ et d’un hors-champ. Explorer les limites se résumerait donc pour moi à porter son intérêt sur cette ligne réelle ou imaginaire qui sépare deux espaces mais également à ce que l’on peut observer au-delà du cadre. Cela se traduit dans mon travail par l’étude de la démarcation entre l’espace privé et l’espace public, la lisière comme espace de transition, le point d’équilibre entre développement et conservation, le seuil comme limite à ne pas atteindre. 

Selon vous, où réside l’intérêt d’un « festival d’architecture » ?

L’architecture joue un rôle primordial dans notre manière d’habiter un territoire et de s’y déplacer, elle peut autant faciliter notre quotidien qu’elle peut le contraindre. Un festival d’architecture permet donc de porter un regard sur ces constructions qui nous entourent et de réfléchir ensemble à celles qui sauront s’adapter à nos nouvelles manières d’habiter.

Ce temps de festival se doit d’être accessible aussi bien dans son contenu que dans sa forme, il doit permettre à  toutes et tous de comprendre les enjeux contemporains et ainsi de libérer la parole sur l’architecture de demain que l’on souhaite voir développer. 

 


Festival Georges, du jeudi 19 septembre au dimanche 6 octobre 2024, à Rennes.
Pour plus d'informations, rendez-vous sur www.georges-festival.com

React to this article