Luma dans le viseur des étudiants de l’ENSP d’Arles
D’octobre 2018 à février 2019, des étudiants de deuxième année de l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles ont travaillé à documenter l’impact de la Fondation Luma sur le paysage urbain arlésien. Cet atelier mené sous la direction conjointe du photographe Tadashi Ono et du journaliste et critique Christophe Catsaros affichait l’ambition de saisir à la fois les aspects sociaux et la dimension patrimoniale de cette greffe culturelle entreprise par Luma Arles.
La consigne consistait à réaliser une critique par l’image : loin de produire une image d’illustration, il s’agissait avant tout d’affirmer un point de vue, à travers des documents visuels permettant d’articuler une réflexion sur la nouvelle institution.
En résonance avec l’enquête menée par Christophe Catsaros sur le projet de la Fondation à Arles, parue dans son n° 428 « Commandes privées, vocations publiques », AA publie aujourd’hui une sélection des travaux réalisés dans le cadre de cet atelier.
« Ces dernières années, Arles connaît un emballement immobilier qui se traduit par la multiplication des chantiers publics et privés. Cette activité est le signe d’une mutation en cours du centre historique. Floriane Barreau a documenté une douzaine de sites en travaux entre décembre 2018 et février 2019. »
« La construction manifeste de l’architecte Frank Gehry ne laisse pas les Arlésiens indifférents. Entre décembre 2018 et février 2019, Léa Thouin a demandé à des passants de lui décrire la Fondation Luma en quelques mots. »
« Il y avait autre chose à faire que ça », conducteur de bus arlésien voyant la tour de chez lui. / « Elle est belle, lumineuse, riche », six jeunes Arlésiens. / « C’est un projet gigantesque pour le peu qu’on pourra en voir », ancienne agent d’accueil aux Ateliers de la Fondation Luma. / « C’est une pustule dans le paysage », jeune Arlésienne habitant dans le quartier de Barriol. / « C’est une horreur vue de l’extérieur », Arlésienne qui n’a pas souhaité s’expliquer. / « Ça choque un peu pour moi », retraitée arlésienne parlant à voix basse. / « Ça donne envie de rentrer dedans », deux jeunes Arlésiennes se remémorant une exposition aux Ateliers cet été.
« Iconique, le nouveau bâtiment de la Fondation Luma aime jouer avec ses volumes et reflets. En janvier 2019, Romain Protin s’est efforcé d’en restituer la profondeur et la complexité. »
« Le bâtiment de Frank Gehry a deux faces. L’une scintillante tournée vers l’ancienne ville d’Arles et l’autre, moins spectaculaire, donnant sur le quartier de Mouleyres. En décembre 2018, Cedrine Sheidig est passée de l’autre côté du miroir pour photographier d’envers du décor. »
« Implanté à l’entrée de la ville, la tour de la Fondation est visible depuis les quartiers périphériques où s’alternent des immeubles collectifs et des zones pavillonnaires populaires. Entre novembre 2018 et janvier 2019, Guillaume Maty s’est aventuré dans cette partie d’Arles délaissée des regards et des habitants plus aisés. »
« Au centre d’Arles, les nouveaux commerces côtoient les devantures désuètes. En janvier 2019, Celia Caevez a effectué des prises nocturnes d’une ville qui se transforme. »
« Le cimetière central d’Arles surplombe le boulevard Emile Combes qui mène à la Fondation Luma. Julian Grollinger replace la figure torturée du musée emblématique dans l’environnement mortuaire des stèles tombales. »
—
Le n°428 d’AA, « Commandes privées, vocations publiques » est toujours disponible sur notre boutique en ligne.
—