À la fois « essentielle et dérisoire », la grande demeure est un véritable terrain d’expérimentation pour les architectes. En décembre 1978, L’Architecture d’Aujourd’hui lui dédiait son deux-centième numéro, dans lequel se côtoyait villas construites et projets de papier d’architectes du monde entier. De la villa Cavroix de Robert Mallet-Stevens à une maison sur un gratte-ciel défunt imaginée Claude Parent, en passant par des maisons aux États-Unis signées Richard Meier, Venturi et Rauch, ou encore Peter Eisenman…

À l’occasion de la sortie du numéro 463 de L’Architecture d’Aujourd’hui, « Maison individuelle. Révolutions d’un modèle », la rédaction a extrait une sélection de dessins issus de cette archive collector.

Maison sur un gratte-ciel défunt, Claude Parent

Avant 2002, année de grâce où l’architecture verticale (gratte-ciel et autres incongruités) aura disparu de la surface de la terre, ou bien demeurera seulement à titre de vestige et de monument historique,
j’aimerais…
réaliser une maison sur un gratte-ciel défunt.
Je construirais pour cela une ruine artificielle ou mieux, je demanderais de détruire un immeuble verticale existant puis, au-dessus de lui, en lui, à travers lui, je bâtirais un pont en arc tendu qui rétablirait la continuité du sol que la précédente construction avait interrompue abusivement.
Sur ce praticable, des éléments de rampes montantes ou descendantes noueraient des espaces utilisables, des pièces habitables.
Trois espaces de sommeil et de vie active associés comme trois collines, un espace plus écarté pour le travail et les relations avec l’extérieur.
Dans une telle habitation les lieux sont constitués par les noeuds que se pratique l’architecture. Le reste n’est qu’indifférence. C. P.

Maison dans la campagne romaine, Franco Purini et Habitation à Berlin, Robert Krier

Reconstruction d’une villa romantique, Gaetano Pesce

Maison à Kratigos, OMA et Elia Zenghelis et Une maison solaire. Raimund Abraham