Aux portes de Paris, la revitalisation du tissu urbain a longtemps impliqué une politique de la table rase. Une option pour laquelle l’agence bordelaise flint (Christophe Gautié et Véronique Tastet) n’a pas opté à l’occasion de la création du pôle administratif et médiathèque de la Courneuve, au nord de Paris, qui a ouvert ses portes au public le 11 avril 2015. Le double programme est en effet implanté à deux pas de la mairie, entre les murs de l’ancienne usine Mécano, spécialisée dans l’outillage de précision depuis 1914. Alors que le cahier des charges du concours, organisé en 2010, n’imposait pas de préserver la structure existante, les architectes ont convaincu le jury grâce à la dimension patrimoniale de leur proposition. Conservées et restaurées, des rangées de pilastres en pierre meulière accueillent les nouvelles constructions, boîtes bardées de bois qui viennent se glisser au sein de la trame industrielle. Une stratégie que Christophe Gautié qualifie d’intervention « à fleur d’existant », et qui permet une respiration par le vide entre les nouveaux modules et la structure d’origine. Si le parti-pris valorise l’existant, il est permis d’interroger la pertinence d’une conservation où le rythme des pilastres empêche ici et là un ensoleillement optimal. La lumière a pourtant fait l’objet de toutes les attentions de la part des architectes. Ainsi, clin d’œil à la fonction première des lieux, un moucharabié en inox habille le plafond des halls, se prolonge à l’extérieur sous forme d’auvents et remonte le long des façades pour offrir un jeu d’ombres sur les terrasses intérieures. •

Photographies © Sergio Grazia.
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Par Lola Petit