« Less is mort », les Écoles d’architecture en lutte
Alors que la colère gronde plus que jamais parmi les opposants à la réforme des retraites proposée par le gouvernement depuis le mois de janvier, un autre mouvement se fait entendre et part à l'assaut de la rue, parfois conjointement au premier, pour porter au front ses revendications. Son nom ? « Ensa en lutte ». Demandant une meilleure prise en charge des besoins de la formation en architecture, les étudiants qui incarnent cette initiative ont répondu à nos questions.
Comment s’est formé le mouvement « Ensa en lutte » ?
Au retour des vacances de février 2023, pour le début du second semestre, les étudiants de l’École d’architecture de Rouen (l’Ensa Normandie, ndlr) se sont retrouvés sans professeurs, et avec un manque de personnel administratif. De ce fait, l’école a dû fermer ses portes. Les étudiants étaient révoltés. De plus, cette école est endettée de 685 000 €. Cela fut l’élément déclencheur amenant à prendre en considération les problèmes des Ensa à échelle nationale. Par conséquent, depuis cette date, les étudiants ne pouvant pas étudier ont fait appel au soutien des autre écoles d’architecture de France. À ce jour, la totalité des Ensa (vingt en tout) sont engagées dans ce combat.
Comment se positionnent les professeurs vis-à-vis de cette lutte ?
Quelle est votre principale revendication ?
Pourquoi est-il important, pour les Ensa, de descendre dans la rue à l’heure actuelle ?
Descendre dans la rue nous permet de nous faire entendre, de faire connaître au grand public nos revendications. Cela permet aussi d’informer le grand public sur la réalité de la profession d’architecte.
On trouvera salutaire d’avoir ici un résumé précis avec historique de la situation, on comprendra quels regrets de ne pas voir défiler des stars de la scène (et non au pluriel) internationale, mais on regrettera que dans une tribune de sept pages publiées dans une revue spécialisée d’architecture on n’ait pu goûter aux enjeux d’aujourd’hui qu’à travers « le changement climatique et la raréfaction des ressources » (qui en si peu de mots explicite la position de l’auteur sur le sujet) et qu’il n’ait pas eu la bonté de nous partager la saveur des réflexions théoriques dont il déplore l’absence.
Enfin, n’opposons pas stérilement « abstraction » et « professionnalisation » : une voie autre existe qui fait vivre le débat théorique en le nourrissant d’une compréhension fine des enjeux de la « discipline » (répétition du vocable qui trahirait l’exigence impérative de penser l’acte de bâtir comme avant tout et presque exclusivement redevable de la seule cervelle d’architecte), compréhension fine que nous pouvons ne pas faire confondre avec formation professionnalisante.
Si les écoles d’architecture ne servent plus à rien, pourquoi y enseignez-vous encore ?
Si le système est pourri, pourquoi ne le quittez-vous pas ?
Bonjour Monsieur, il me semble que vous souhaitiez publier ce commentaire sur la tribune de Matthieu Poitevin plutôt ?
Cordialement, AA.
Tout est dit. J’y adhère.
Étudiantes en écoles national supérieur d’architecture, j’ai du mal à comprendre le manque de remise en question de l’enseignement même de l’architecture. Des cours qui n’ont aucun liens, des enseignants qui vous expliquent que vous apprenez par les autres élèves et non pas par eux, un manque de communication flagrant entre enseignants qui provoque des tension ou mieux, des cours voulu différents qui se répéteront mots pour mots sur 3 semestres.
Vous posez la question de la recherche dans ses écoles, Je ne suis pas encore à ce stade, mais aucun lien n’est fait entre les cycles, au point même que les choix des différents master ne sont connus que lors de la rentrée en master. Résultat, aucun lien non plus à l’étranger.
Tout ceci peine à constituer un enseignement, ou du moins une base commune entre chaque école, et peine à nous préparer à une carrière autre que petit architecte de bureau français.