L’utopie à l’épreuve du temps : la Maison des Babayagas à Montreuil
La Maison des Babayagas de Montreuil est sortie de terre en 2012. Sept ans après, qu’advient-il du lieu de vie collectif et autogéré imaginé par Thérèse Clerc pour des femmes désirant vieillir autrement ?
Valérie de Saint-Do
Le 18 novembre dernier, la librairie Michèle Firk de Montreuil projetait le film HLM et Vieilles Dentelles, de Chloé Bruhat et Aurore Le Mat. Ce documentaire retrace l’histoire de la Maison des Babayagas avec empathie et tendresse mais sans tomber dans l’hagiographie ni masquer les difficultés auxquelles s’est heurté le collectif de femmes au fil des années.
La Maison des Babayagas a fait couler beaucoup d’encre avant même sa construction. Dès 1995, la lumineuse Thérèse Clerc, militante féministe de longue date, écrit ce projet après avoir vécu très péniblement la fin de vie de sa mère grabataire et rencontré des femmes confrontées aux mêmes difficultés. L’association de la Maison des Babayagas naît en 1999. L’objet de ce projet d’une « anti-maison de retraite » consistait, d’abord et surtout, à transformer l’imaginaire sur la vieillesse. « Ce que nous voulons, c’est changer l’image des vieux sur eux-mêmes et sur la société, et surtout changer la vision de la société sur les vieux. Nous prétendons – et quelques gériatres avec nous – que les maladies dégénératives viennent d’un mépris de la société, qui cantonne les vieux à la belote, au Scrabble, à la boîte de chocolats et aux repas électoraux de Noël, et les infantilise totalement ! Non, la vieillesse n’est pas un naufrage ni une pathologie ! C’est un très bel âge de la vie, celui de la très grande liberté, affirmait Thérèse Clerc dans un entretien accordé à la revue Cassandre, en janvier 2013. Cette maison, nous la voulons autogérée, citoyenne, solidaire, féministe, laïque et écologiste ! »
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