Paris, vile ville – une tribune de Cyril Aouizerate
La politique urbaine de la ville de Paris ne fait pas que des heureux. Cyril Aouizerate, notamment fondateur de la plateforme de création Urbantech, s’insurge contre ce qu’il appelle l’effet « boule à neige ». Découvrez l’histoire de ses premiers jours heureux dans Paris, avant que l’évolution de la capitale ne le fasse déchanter.
« Comme la terre me paraît vile quand je regarde le ciel ! »
Saint Ignace de Loyola (1491-1556)
Comme de nombreux Parisiens, je ne suis pas né sur cette boucle de la Seine dont seule l’évocation du nom m’a poussé à « monter » de la banlieue de Toulouse vers la Ville Lumière. Comme beaucoup d’entre nous, c’est en m’accrochant à l’histoire universelle de Paris que j’ai pu supporter – petit provincial que j’étais – son climat bougon, son métro caverneux et la mauvaise humeur constante de ses habitants.
D’abord habitant de la banlieue parisienne (Val-de-Marne), j’ai pu accéder au Graal, entrer dans la ville, passer le périphérique tel un chevalier sans armure ni blason. Là, tous les lieux faisaient écho en moi, à mes lectures, aux cours de mes maîtres et contes de mes amis qui avaient eu la chance d’y venir avant moi. Paris me prenait donc dans ses bras sans me demander qui j’étais ou ce que je venais y faire…
Fondateur de la plateforme de création Urbantech, Cyril Aouizerate est le créateur, avec Serge Trigano et Philippe Starck, des hôtels Mama Shelter en 2008. Il lance, en mars 2017, son mouvement Mob Hotel, motels urbains bio et coopératifs, d’abord à Saint-Ouen et Lyon, avant Washington (début 2019) et Los Angeles (2020).