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Art

Art et architecture à la Triennale de Bruges

Jusqu'au 1er septembre, Bruges accueille la 4ème édition de sa Triennale d'art et d'architecture, cette année intitulée « Spaces of Possibility ». Tous les trois ans, les rues brugeoises accueillent des artistes et architectes internationaux, depuis 2015, à lire la ville à l'aune d'oeuvres in situ.

Rachel Sablé

Pour cette édition 2024, organisée sous la supervision des commissaires Shendy Gardin et Sevie Tsampalla, douze installations animent la ville de Bruges depuis le mois d’avril. Accessibles gratuitement, les oeuvres sont disséminées dans le centre historique de Bruges, ainsi que dans ses alentours arborés, non seulement dans un effort de lier nature et ville, mais également pour mettre en valeur certain lieux plus en retrait ou ayant fait l’objet de récentes transformations. Parmi ces lieux, le choix s’est notamment porté sur la place ‘t Zand, réaménagée en 2018, le nouveau Bruges Meeting and Convention Centre qui a vu le jour en 2021, ou encore le port de Zeebrugge, l’un des plus importants d’Europe.


Ivàn Argote, Who?, Bruges, Triennale 2024 © Filip Dujardin
Ivan Argote, Who?

En plaçant une paire de bottes sur la rivière, l’artiste vient questionner la place de la sculpture dans la ville, mais aussi celle des personnages qu’elle représente, à l’heure où le déboulonnage des statues de personnalités historiques problématiques est de plus en plus fréquent.

 

Bangkok Project Studio, The tower of balance, Bruges, Triennale 2024 © Filip Dujardin
Bangkok Project Studio, The tower of balance

Avec cette structure en bois, Bangkok Project Studio offre différents points de vue sur la ville de Bruges, dans une expérience sensorielle à laquelle participe directement le promeneur qui est invité à sonner la cloche.

 

Sumayya Vally, Grains of Paradise, Bruges, Triennale 2024 © Filip Dujardin

 

Sumayya Vally, Grains of Paradise, Bruges, Triennale 2024 © Filip Dujardin
Sumayya Vally, Grains of Paradise

Grains of Paradise renvoie au passé commercial existant entre la ville et le continent africain, dans un hommage aux marchés flottants. Des pirogues noires sont placées sur le Lac d’amour, remplies de plantes et d’épices comme la maniguette, ce poivre de Guinée appréciés par les brugeois au Moyen Âge, surnommé grain de paradis.

 

Mariana Castillo Deball, Firesong for the bees; a tree of clay, Bruges, Triennale 2024 © Filip Dujardin
Mariana Castillo Deball , Firesong for the bees, a tree of clay

Cette structure en céramique de plus de deux mètres de haut accueille les abeilles au coeur du parc Sebrechts, dans une correspondance totale entre l’oeuvre et son cadre.

 

Traumnovelle, The Joyful Apocalypse, Bruges, Triennale 2024 © Filip Dujardin
Traumnovelle, The Joyful Apocalypse

La cour des Halles se retrouve surplombée par un échafaudage qui fait office de lieu d’observation du lieu, mais aussi des passants. Par l’ajout de panneaux réfléchissants en aluminium, pierres et silhouettes se confondent dans cette installation. Un hommage à ce lieu dynamique de la Bruges médiévale.

 

Mona Hatoum, Full Swing, Bruges, Triennale 2024 © Filip Dujardin
Mona Hatoum, Full Swing

Dans les jardins de l’hôpital psychiatrique PZ Onzelievevrouw, Mona Hatoum a installé cette balançoire, coincée en contrebas, entre les pierres. Ce symbole de l’enfance devient ici celui d’une bascule vers la liberté, entre l’ombre et la lumière, avec un ciel toujours visible.

Star of the Sea, Ivan Morison, Bruges Triennial 2024, © Filip Dujardin

 

Ivan Morison, Star of the Sea, Bruges, Triennale 2024 © Filip Dujardin
Ivan Morison, Star of the Sea

Ivan Morison a choisi d’installer cette coquille de béton directement sur  la plage, la soumettant au vent, à l’eau et au sable. Chacun est invité à s’y promener pour découvrir, par les différentes ouvertes, les paysages environnants, notamment le port de Zeebrugge.

SO-IL, Common Thread, Bruges, Triennale 2024 © Filip Dujardin
SO-IL, Common Thread

En hommage au patrimoine textile de Bruges, notamment sa dentelle du XVIe siècle, ce tunnel en fils de bouteilles recyclées a vu le jour grâce à une collaboration avec l’université de Delft. Placé dans le jardin du couvent des Capucins, il relie deux parties d’un même quartier comme chaque habitant se lie aux autres.

 

Norell/Rodhe, Raamland, Bruges, Triennale 2024 © Filip Dujardin
Norell/Rodhe, Raamland

Entièrement réalisée avec des objets de seconde main, cette installation met à l’honneur cette place de quartier, anciennement fermée et dont le mur a été recréé pour l’occasion. Il s’agit de créer un lieu de repos et de rencontre, autour d’un pavillon et de végétation.

 

Shingo Masuda, Katsuhisa Otsubo, empty drop, Bruges, Triennale 2024 © Filip Dujardin
Shingo Masuda + Katsuhisa Otsubo Architects, empty drop

Dans une ville aussi bâtie que Bruges, les artistes ont cherché à témoigner de l’importance du vide par cette structure en briques d’argile cuite. Située au milieu des arbres du parc de l’hôpital Saint-Jean, l’œuvre s’inspire également de la nature japonaise.

Studio Ossidiana, Earthsea Pavilion, Bruges, Triennale 2024 © Filip Dujardin
Studio Ossidiana, Earthsea Pavilion

Plusieurs couches de terre issues des sols de la ville ont été placées dans ce silo d’un mètre de large, situé Cour Bladelin. Les différents éléments d’un écosystème unique sont directement observables et dialoguent alors avec les conditions météorologiques et avec le vivant qui les entoure, oiseaux comme insectes.

 

Adrien Tirtiaux, Under the Carpet, Bruges, Triennale 2024 © Filip Dujardin
Adrien Tirtiaux, Under the Carpet

Laissée à l’abandon dans les année 70, la route créée entre l’hôpital Saint-Jean et la clinique Minnewater pour faciliter le transport des malades ressurgit avec l’installation d’Adrien Tritiaux. Plusieurs tapis de mousse viennent ainsi questionner ce patrimoine disparu.


Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.visitbruges.be

Découvrir également l'exposition « Rebel Garden » proposée par Musea Brugge sur www.museabrugge.be

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