Au cœur du quartier de la BnF dans le XIII^e arrondissement de Paris, l’agence Randja, de l’architecte Farid Azib, a livré récemment «EP7», un lieu de création, de restauration et d’inventivité architecturale. Le bâtiment à façade numérique propose une programmation éclectique pensée par l’équipe du Point Ephémère (centre artistique et culturel situé dans le X^e arrondissement) mêlant concerts, salons de jeunes créateurs, conférences, expositions et restauration.

Ce projet de « guinguette numérique » rejoint la volonté de la SEMAPA – aménageur du quartier Paris Rive Gauche – de créer un lieu unique et expérimental. Le café culturel a comme nom EP7 : EP pour «Extended Play», un format musical principalement dédié aux disques vinyles et comportant généralement quatre plages audio; 7 étant le nombre de programmes possibles et de configurations spatiales envisageables, précise l’équipe gestionnaire du lieu, Usines Ephémères. Le programme a été pensé en collaboration entre ces derniers et les architectes, qui l’ont imaginé comme un nouveau signal urbain « à l’architecture non formatée ».

Certes, dans une guinguette, on y danse, on y boit mais surtout on s’y côtoie dans une mixité bienvenue. C’est un endroit de stabilité dans ce quartier qui apparaît aujourd’hui comme un espace de circulation. Il nous semble donc important d’imaginer dans la structure même de ses façades, des murs média, des colonnes de pixels sur mesure appuyant architecturalement les lignes de force du bâtiment et permettant de relayer quantité d’informations.

Chaque palier offre des échappées grâce aux larges baies vitrées ouvertes sur la ville. Le rez-de-chaussée est largement ouvert sur l’avenue de France et sur la place Jean-Michel Basquiat. Son sol établit une continuité avec l’espace public qui se prolonge jusqu’à l’intérieur du projet EP7. L’espace peut accueillir des concerts, des salons.

Sur le premier niveau s’ouvre une terrasse-belvédère, lieu de détente ou de fête qui surplombe le parvis et l’avenue. Implanté au dernier niveau, le restaurant laisse entrevoir au sud le vieux XIII^e, la Seine au nord et même le tribunal de grande instance de RPBW dans le XVII^e arrondissement.

Mais ce qui caractérise le plus ce petit édifice – entouré de deux immeubles d’envergure, signés Rudy Ricciotti au sud et SOA Architectes au nord – c’est bien entendu sa façade Est, donnant sur l’avenue de France, couverte de cimaises électroluminescentes affichant les activités au programme ou plus encore, des œuvres d’artistes numériques. Un nouveau lieu plein de promesses, à suivre.

Propos tirés du communiqué de presse de Randja et du site Internet de la SEMAPA.

Architectes : Randja
Maîtrise d’ouvrage : SEMAPA
Programme : Café culturel
Exploitant : EP7
Surface : 500 m²
Coût : 2,1 M €
Calendrier : Lauréat du concours en 2013, livraison en janvier 2018
Entreprises : EVP (structures), 12 Eco (économie), Grandmougin (acoustique), WOR (fluides)
Multimédia : By VOLTA
Photographe : David Bourreau