Sophie Delhay, cent mille milliards de logements (sociaux)
Une démarche architecturale inspirée de principes oulipiens ? Née en 1974 à Lyon, Sophie Delhay a fait sien le paradoxe fondateur de l’Ouvroir de Littérature Potentielle : de la contrainte et sa reproduction émergent l’originalité et la liberté. Et d’appliquer cette démarche à son champ de prédilection : le logement social.
En apparence, l’architecture de Sophie Delhay est un plaidoyer en faveur du motif géométrique, du carré en particulier. En apparence seulement. Car, avec elle, l’infinie répétition du même génère, à la manière des séries d’un Sol LeWitt, des compositions variées. Et, avant tout, éminemment sociales. « Aujourd’hui, il n’y a que les bailleurs sociaux avec lesquels je parviens à travailler. » Au sein de son agence parisienne qu’elle partage avec ses confrères de BFV Architectes aux confins du XIXe arrondissement, un local haut de plafond presque désert en cette journée de grève générale des transports en commun, Sophie Delhay précise : « Je viens de commencer à travailler avec des promoteurs mais il est vrai que, dans la mesure où les bailleurs gèrent leur propre patrimoine, ils sont responsables de la manière dont leurs bâtiments sont vécus dans le temps et sont donc prêts à mettre de l’argent dans ce qui, en apparence, coûte cher, c’est-à-dire plutôt les questions d’usage que de cosmétique. » Ce logement-là, une espèce en voie de disparition ? L’architecte n’en est que trop consciente. D’où les récentes collaborations avec des promoteurs. « Je ne fais pas la distinction entre locataires et propriétaires », nuance‑t‑elle.
Retrouvez l’intégralité du portrait de Sophie Delhay dans le numéro 433 de l’Architecture d’Aujourd’hui – Logement social, une exception française ? – disponible sur notre boutique en ligne.