Architecture

Un concours BIM pour mettre le pied à l’étrier

Le 18 mars 2014, la ministre de l’Égalité des territoires et du Logement, Cécile Duflot, annonçait que le gouvernement Français allait « progressivement rendre obligatoire la maquette numérique dans les marchés publics d’État en 2017 ». Trois ans donc pour réformer le secteur de la construction et redéfinir le métier de l’architecte. Mais les architectes sont-ils prêts pour cette révolution BIM ? Pas encore selon Polantis, société française de création de contenu 3D et BIM, qui lance son premier concours BIM pour inciter les professionnels à s’équiper et se former. Entretien avec Manon Roger, directrice marketing et communication de Polantis.

Pourquoi lancer un concours BIM maintenant ?
Nous avons créé ce concours pour que les architectes participants mettent le pied à l’étrier du BIM et nous les accompagnons tout au long de la conception du projet avec des tutoriels en ligne. Chez Polantis, nous éditons des objets BIM, nous transformons des produits réels en format digital avec toutes leurs caractéristiques techniques et esthétiques. Le BIM est en plein essor depuis 3-4 ans en France et nous travaillons avec des sponsors qui souhaitent que leurs produits soient testés par des architectes : les candidats doivent donc utiliser un produit de chacun des six sponsors dans leur projet. En échange, ils financent les trois premiers prix : 10.000€ pour le premier, 5.000€ et 2.500€ pour les deux autres. Des montants importants car, pour cette première édition du concours, Itaï Cellier, architecte et PDG de Polantis, a voulu frapper fort. C’est aussi une rémunération du travail engagé par les professionnels participants, en plus d’une volonté de leur permettre d’investir dans des logiciels nécessaires au BIM.

À quels professionnels le concours s’adresse-t-il ?
Au départ, nous avions pensé proposer le concours aux étudiants en architecture et « jeunes architectes ». Mais nous avons eu des retours d’architectes « moins jeunes » qui se considèrent « jeunes face au BIM, le BIM étant tout nouveau » pour eux. Le manque d’expérience des professionnels face au BIM étant l’enjeu du concours, nous l’avons ouvert à tous les architectes souhaitant y participer.

En quoi consiste le projet que les candidats sont amenés à développer ?
La consigne du concours est de réaliser la maquette numérique d’une pépinière d’entreprise, sur un site réel de 18.400 m2 à Bobigny. Nous avons pris contact avec la mairie de Bobigny qui, dans le cadre du développement de la ZAC Écocité-Canal de l’Ourcq, voudrait implanter une pépinière d’entreprise. Nous trouvons que ce programme à la mode trouve sa place en périphérie, avec bureaux et cafétéria, et son aspect « incubateur innovant » nous semblait intéressant pour faire le lien avec l’innovation générée par le BIM.

Ce nouveau concours aura-t-il une suite, construite ou virtuelle ?
La mairie de Bobigny assistera à la remise des prix du concours pour prendre connaissance des projets. Malgré tout, le projet reste un prétexte pour travailler avec le BIM et il y a peu de chance qu’une construction s’ensuive. Par contre, si tout se passe bien, nous envisagerons une deuxième édition du concours.

Entretien réalisé par Laurie Picout
Pour en savoir plus, découvrez le site internet du concours.

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